La maison lovée dans les déchets

La maison lovée dans les déchets

La maison lovée dans les déchets

La maison lovée dans les déchets

17 décembre 2010

Construite avec des déchets urbains, la Villa Déchets, à Nantes, a su étonner son entourage. Citazine s'est glissée à l'intérieur de cette drôle de maison, voulue comme une ambassadrice de l'écologie.
Diaporama La maison lovée dans les déchets - L'entrée | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Evier accessible aux personnes à mobilité réduite | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Meuble de salle de bains | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - La douche | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Table et panier d'oeufs dans la salle à manger | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Vue de la cuisine | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Mur de la salle à manger | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Dans le fond de la salle à manger | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Les toilettes | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Surplombant les toilettes | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - La cloison, entre les toilettes et la salle à manger | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - La cloison, entre les toilettes et la salle à manger | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Le salon | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Meuble en carton | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Dans le salon | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Dans le salon | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Cheminée du salon | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Panneau imprimé du visage des bénévoles dans le fond du salon | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Vue du salon dans la chambre du fond | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - La plus grande chambre | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Mobilier de la plus grande chambre | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - La chambre vue du lit | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - La plus petite chambre | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Tabouret de la petite chambre | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Vers la terrasse | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - La terrasse | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - A gauche, la base du belvédère | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Le belvédère vue de la terrasse | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Le belvédère, comme une tour de guet | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Frédéric Tabary | Photo Dorothée Duchemin
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Diaporama La maison lovée dans les déchets - Au plafond | Photo Dorothée Duchemin
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A Nantes, sur l’île du même nom, s’élance fièrement un belvédère. Son point d’ancrage ? La Villa Déchets, une maison entièrement bâtie avec des déchets industriels pour leur grande majorité. Porté par l’association Tabakero, composée de Frédéric Tabary, architecte d’intérieur et Yann Falquerho, scénographe, le projet s’inspire de la ScrapHouse à San Fransisco. Une maison fabriquée avec des déchets et jetée à la poubelle passée son heure de gloire. Dans le cas de la Villa Déchets, l’objectif était de construire une maison durable, habitable, charmante. Aux allures de petite maison dans la prairie urbaine, la bicoque est charmante, c’est certain !

A la genèse du projet, Fréderic Tabary ne voulait pas en faire un symbole écologique, seulement un buzz et un défi architectural. Pour monter l’opération, il a dû multiplier les rencontres avec des acteurs de l’environnement. Au fil de ces entretiens et parce que ses enfants lui répètent d’éteindre le robinet quand il se brosse les dents, il prend conscience des possibilités environnementales de son projet. La villa devient alors un symbole mais le défi initial reste le même : construire une maison en 45 jours. Aujourd’hui, il la présente lui-même comme « le symbole de la prévention des déchets. On aurait pu faire dix maisons comme celle-ci et il resterait encore des déchets. Ce n’est pas normal. Le projet, c’est montrer qu’une ville, comme Nantes, en produit beaucoup trop ! ».

Une villa en 45 jours

Comptez 20 jours de collecte de déchets et 25 jours d’assemblage. Le cahier des charges est strict, précis et ferme : les modules et le mobilier de la maison doivent être construits et assemblés sur place. Seuls les déchets apportés sur le site peuvent être utilisés. « On a installé des chapiteaux pour manger, assembler, fabriquer. Chaque module de la maison sortait de sous les chapiteaux… On a vécu comme dans un vrai village ici. » De nombreuses fourmis se sont agitées durant ce mois et demi. Qui étaient-elles ? Des bénévoles pour la plupart, 2 500 en tout, et quelques salariés, vingt au pic de l’activité. L’installation des chapiteaux, la nourriture, les salariés : le projet nécessitait des fonds pour avoir une chance de voir le jour. « Maisons du Monde nous a donné 280 000 euros en échange de quoi nous leur cédons les droits sur le mobilier. Ils peuvent intégrer dans leur catalogue nos meubles, les fabriquer et les commercialiser. » Dessinés par des designers, les pièces seront vendues sous la marque Villa Déchets.

Il fallait ensuite trouver un terrain d’accueil cédé par la mairie le temps de l’opération. « C’était très facile ! Et pour cause ! En juillet, se déroulaient les votes pour la capitale verte de l’Europe. Et on était dans le dossier nantais avant même que la mairie ait officiellement dit oui. » Nantes sera bien la capitale verte européenne en 2013. Merci la Villa Déchets ?

Un belvédère, comme une tour de guet

La maison n’est que déchets mais ses espaces sont ceux d’une maison bâtie avec de nobles matériaux. Née d’un brainstorming composé de vingt-cinq architectes et designers, la villa s’étend sur 76 m² à l’intérieur, 140 m² terrasses incluses. Elle compte deux chambres, s’ouvrant sur une même terrasse, une salle de bain, une salle à manger, un salon et, bien entendu, des toilettes sèches. Celles-ci ont leurs quartiers privilégiés, au cœur de la tour du belvédère. Le lieu le plus intime de la maison a été décoré par l’architecte d’intérieur Philippe Model. Il a coloré et agencé les cartons et planches qui courent le long du mur jusqu’au sommet de la tour à sept mètres du sol. Un miroir brisé surplombe le cabinet d’aisance.
Le bardage de la maison provient de Palox, grosses caisses de bois utilisées pour le transport de fruits. Le sol est composé de plaques habituellement prévues pour les coffrages de maçonnerie par exemple. Dans la douche de métal, les parois sont revêtues de bâches de camion. Pour assurer l’isolation, le toit est composé de ces mêmes bâches, de panneaux frigorifiques et, à l’intérieur, de pare-vapeur. Ces déchets ne cherchent pas tous une seconde vie. Certains n’ont en effet jamais eu d’utilité à cause d’erreurs de côtes lors de leur fabrication. Déchets avant l’heure, la Villa Déchets a bien voulu d’eux.

Entre les toilettes et la salle à manger se dresse une cloison de briques de papier. Celui-ci n’est autre que du papier journal déchiré, mouillé, pressé puis percé et empilé sur des tiges métalliques. Au milieu de la pièce, un charmant panier d’osier garni d’œufs datés. Ils sont l’œuvre des trois poules de la Villa Déchets qui ont courageusement rempli la mission qui leur avait été confiée : recycler les déchets organiques.

Une expérience humaine

Le salon, chaleureux et intimiste, est en réalité un wagon, monté sur roues. La maison forme un U. Assemblé sous un chapiteau, ce dernier module est venu s’encastrer à la fin entre les différents espaces. Là, l’expérience humaine que représente cette drôle de maison est mise à l’honneur. Un panneau de bois est imprimé du visage de différents bénévoles. Un autre panneau est couvert de gants de travaux, symbole du travail accompli ensemble. De la porte-fenêtre, on aperçoit les malox et nombreuses palettes qui n’ont pas été utilisées. La villa baigne dans son jus, c’est le moins qu’on puisse dire ! Ce bois sera, bien sûr, récupéré. Il fera un excellent bois de chauffage durant l’hiver qui s’annonce rude.

Contrairement à sa correspondante d’Amérique, la Villa Déchets ne retournera pas à son état initial. « Au mois de janvier, elle sera démontée, stockée le temps de faire les fondations et remontée dans l’éco-quartier de la Bottière Chenaie. » La maison sera alors confiée à Ecopôle, collectifs d’associations environnementales du pays nantais, qui en disposera à sa guise. La villa ne peut pas être occupée par des particuliers car elle ne rentre pas dans le cahier des charges de l’habitat urbain. Elle peut par contre sans problème accueillir des bureaux.

A la conquête du monde

Mais auparavant il fallait bien que la Villa Déchets se fasse un peu mousser et délivre son message. Une vente aux enchères, parrainée par Bruno Solo a été organisée. Objet de la vente : des nuits à la villa durant le mois de décembre. La journée, les curieux sont invités à visiter la maison. Le soir, les heureux privilégiés investissent les lieux. Eau chaude, couette douillette, électricité, machine à café…

Fréderic Tabary et sa troupe espèrent bien exporter le projet. Une Villa Déchets devrait voir le jour à Paris, à la fin de l’année 2011. Mais l’architecte d’intérieur est déjà parti ailleurs et voit la Villa Déchet investir la planète : « Villa Déchets Paris, Villa Déchets Bruxelles, Villa Déchets Marseille, Villa Déchets New York. » Espérons que les poules ne soient pas perturbées par ces nombreux voyages !