Barack Obama n’a pas fait preuve, en Pologne, de rigueur linguistique. L’incident diplomatique est survenu mardi, alors que le Président américain prononçait un discours en hommage à Jan Karski. Cet officier polonais fut le premier a témoigné sur l’extermination des Juifs par les Nazis. Devenu professeur d’histoire, il est mort à Washington en 2000. « Avant un voyage au travers des lignes ennemies, des résistants lui avaient raconté que les Juifs avaient été tués en masse, ils l’ont introduit en cachette dans le ghetto de Varsovie et dans un camp polonais de la mort pour qu’il voit lui-même ce qu’il en était ». Dans un camp polonais de la mort… Le camp est-il soumis à une autorité polonaise ou est-ce un camp nazi installé en Pologne ? La double interprétation n’a pas échappé aux Polonais, mécontents.
Un porte-parole de la Maison blanche a bien essayé de calmer les esprits, indiquant que Barack s’était mal exprimé, et qu’il parlait bien sûr des camps de la mort nazis installés en Pologne. Ha ? Merci M. le porte-parole pour ces brillants éclaircissements, qui n’ont eu pour effet que de tendre davantage le Premier ministre polonais.
« Je suis convaincu que nos amis américains peuvent se permettre aujourd’hui une réaction plus forte, une réaction susceptible d’éliminer une fois pour toutes de telles erreurs, qu’une simple mise au point et des regrets du porte-parole de la Maison Blanche. Parler de camps polonais, c’est comme s’il n’y avait pas de nazis, pas de responsabilité allemande, comme s’il n’y avait pas de Hitler », a expliqué un Donald Tusk courroucé à la presse internationale.
Les autorités polonaises ne veulent plus des ces ambigüités linguistiques. Les premiers camps de la mort ont été mis en fonctionnement en 1942. Six étaient basés sur le sol occupé polonais. Dans ces camps, ont assassiné 6 millions de Polonais dont 3 millions de Juifs. Un brin désinvolte Barack sur ce coup.