Il avait à peine 23 ans. C’est bien le corps du street-artiste français Bilal Berreni, plus connu sous le nom de Zoo Project, qui a été retrouvé en juillet dernier, dans une brasserie désaffectée de Detroit, assure le Detroit Free Press dans un article mis en ligne le 28 mars.
Son corps n’a été identifié que ce mois-ci, raconte le site, grâce à ses empreintes digitales, après plusieurs mois passés à la morgue. Le jeune garçon, originaire du 20e arrondissement de Paris, aurait été tué d’une balle dans la tête dans des circonstances encore floues. Sa famille était sans nouvelles de lui.
Bilal Berreni a commencé à réaliser des œuvres sur les murs de son quartier à 15 ans et nombre d’entre elles ornent les murs de Paris. Une page Facebook a été ouverte en son hommage.
En 2011, alors âgé de 20 ans, le jeune artiste s’envole pour la Tunisie. Il “voulait voir une révolution”. Peu après son arrivée, il commence à peindre les morts de la révolution tunisienne, à la demande d’un homme qui souhaite un portrait de son frère mort. Bilal Berreni finit par peindre sur des dizaines de dessins des victimes de la révolution sur les murs de Tunis. « Les oublier serait les tuer une deuxième fois », explique-t-il. Son travail sur place lui vaudra un très beau portrait dans Le Monde Magazine.
En 2012, Bilal Berreni part aux États-Unis. Il séjourne à New York et dans l’Ohio, et fait un passage par Detroit avant de retourner en France. En août, il part 4 mois pour un grand projet avec son ami cinéaste Antoine Page à travers la Russie jusqu’au Pacifique. Objectif : rencontrer les fantômes de l’ex-URSS dans un documentaire intitulé « C’est assez bien d’être fou ».
Ce projet terminé, il repartira à Detroit, en mars 2013. Il a pour projet de dessiner la banqueroute de la ville américaine. D’après ses proches, Bilal Berreni aurait eu une vie d’errance, de rencontres et de projets artistiques, avant de se faire tuer au mois de juillet. La police de Détroit a lancé un appel à la communauté artistique locale pour l’aider à éclaircir les circonstances de sa mort.