Vous avez envie de voir autre chose à la télé ? Vous en avez marre qu’on vous parle toujours de Dexter (alors que bon, depuis deux ans quand même…) et désespérez de trouver une série qui ne vous fera plus regretter The Wire ou Six Feet Under ? Vous êtes au bon endroit.
Alors que la troisième édition du festival Séries Mania vient tout juste de s’achever, le constat est aujourd’hui évident : l’expression "monde des séries" n’a jamais été aussi juste. Danemark, Angleterre, Israël et même France (si !)… les lignes bougent et les idées les plus surprenantes ne viennent plus forcément des Etats-Unis.
Pour vous y retrouver, Citazine vous propose un petit voyage au cœur des nouveautés télé, dans de vrais pays de fiction.
"Homeland" primée : Les Etats-Unis, la main sur le savoir-faire
En consacrant Homeland, la série produite par Howard Gordon (qui a été le boss des scénaristes de 24 heures chrono), le public de Séries Mania a confirmé que les thrillers parfaitement calibrés auront toujours la cote chez les mangeurs d’épisodes.
Avec cette histoire d’otage américain qui rentre chez lui et dont on ne sait s’il a changé de camp ou pas, on retrouve tous les codes de la série qui rend accro. Tout ça sans trop tomber dans les excès des aventures de l’agent Bauer (pourvu que ça dure). Canal + a déjà acheté les droits de diffusion.
"Top Boy" récompensée : l’Angleterre, l’autre pays des épisodes
Rois de ce qu’on pourrait appeler la concision émotionnelle (ici, pas de pathos excessif), les Anglais continuent de jouer une partition différente. Ce coup-ci, ils ont embarqué le morceau avec Top Boy, série en quatre épisodes qui a elle aussi reçu le prix du public à Paris.
Au programme : des gosses, des gangs et de la drogue. Si vous pensez à la saison 4 de The Wire, vous avez raison (et si vous avez lu l’excellent The Corner, de David Simon et Ed Burns, c’est carrément ça). Les personnages se croisent dans une histoire qui avance sur un faux rythme mais est très réaliste.
Aucune diffusion n’est pour l’heure prévue en France.
A ne pas manquer non plus, The Hour, d’Abi Morgan avec Dominic West (Mc Nulty dans The Wire) et le magistral Ben Wishaw. Une histoire qui combine triangle amoureux, espionnage et histoire de l’information (l’action se passe en 1956). Pas vraiment une réponse british à Mad Men comme on a pu le lire, cette série séduit par le dynamisme de son histoire à rebondissements et la qualité de ses acteurs. Après un passage sur le bouquet Orange, on devrait la voir cet été sur Arte
"Bron", "Borgen" et les autres : plongée dans la société des pays du nord
Le carton de The Killing, il y a bientôt deux ans, a ouvert la voie. Qu’il s’agisse d’une histoire de meurtre ou de l’accession d’une femme à la tête du gouvernement danois (ça, c’est Borgen, vue sur Arte), les Scandinaves sont très doués pour raconter des intrigues dans lesquelles s’enchevêtrent les destins.
Dernier exemple en date : Bron, une histoire de meurtres qui débute sur le pont qui relie la Suède et le Danemark. Tout un symbole. Aucune chaîne française ne prévoit de la diffuser pour l’heure.
"Hatufim : Prisoners of war" : Les Israëliens, des auteurs bien malins
Comme les auteurs d’Europe du Nord, les Israëliens sont ceux vers qui les Américains se tournent quand ils cherchent de nouvelles idées ( In Treatment avec Gabriel Byrne en psy est un remake de l’une de leurs séries). Cette fois, c’est Hatufim qui a séduit Hollywood. L’histoire, c’est celle de trois soldats pris en otage qui retournent chez eux : en clair, c’est la version originale de Homeland !
Plus dense, psychologiquement plus complexe (mais pas ennuyeuse), Hatufim est le complément de la série US. Et si vous aimez les histoires qui prennent aux tripes, un visionnage de la version originale s’impose. Sa sortie en DVD devrait arriver cet été.
"Ainsi soient-ils" : les Français vont dans le bon sens
Une histoire de prêtres et de séminaristes qui surprend ? Franchement, au départ, on croyait moyennement à Ainsi soient-ils. Mais le fait est que la série diffusée à la rentrée sur Arte parvient à proposer des personnages et des intrigues solides sans éluder les questions de société (notamment le sexe). Les dialogues ne sont pas toujours à la hauteur mais clairement, cette série, prix de la critique, pourrait marquer une belle étape pour oublier Julie Lescaut. On, donnera aussi un bon point à Clash, série à voir en mai sur France 2 et qui explore les rapports parents/ados de façon plutôt crédible.
Fin de notre tour du monde des séries. Si vous venez encore nous dire que la fin probable des Experts : Miami vous déprime, c'est vraiment que vous le faites exprès (et que vous n'êtes pas curieux).