La pression n’est toujours pas retombée. Depuis l’incendie criminel qui a secoué le siège de Charlie Hebdo, dans la nuit de mardi à mercredi, la sérénité n’est pas vraiment de mise du côté de la rédaction. Alors que l’équipe du journal est hébergée dans les locaux de Libération, le site internet de l’hebdomadaire satirique n’est toujours pas accessible. Piraté mercredi matin – un acte revendiqué par Akincilar, un groupe de hackers turcs – il a été volontairement mis hors service aujourd’hui par l’hébergeur Bluevision. La société belge a en effet reçu des menaces de mort et a préféré ne pas procéder à sa remise en ligne. Des informations confirmées par Valérie Manteau, journaliste et responsable du site.
Les événements s’enchaînent à vive allure pour Charlie Hebdo depuis la publication, mercredi, de son numéro 1011, rebaptisé Charia Hebdo, avec Mahomet comme rédacteur en chef. Un numéro rapidement épuisé dans les kiosques quelques heures seulement après sa sortie. Dès mercredi, la page Facebook de l’hebdomadaire a été prise d’assaut, entre commentaires et insultes, parfois extrêmes, en français et en arabe. Pour l’heure, la page a été nettoyée et « devrait être verrouillée sous peu » selon l’hebdomadaire.
Alors que Charb, le directeur de la publication de Charlie, estime que « les menaces reçues sur internet, le piratage du site internet et l’incendie ne sont pas forcément liés, ni coordonnés », plusieurs personnes de l’équipe du journal viennent d’être placées sous protection policière. Parmi elles, le dessinateur Luz.
Un incendie destructeur, des menaces de mort et la nécessité d’une protection policière ! Rien que ça. A l’origine ? La publication d’un journal satirique. C’est bien trop cher payé.