Elle s’appelle Priyanka, elle a 19 ans et est devenue un symbole pour toutes les Indiennes privées de toilettes chez elles. En avril, quatre jours après son mariage, la jeune femme a quitté son époux et le domicile familial car il n’était pas pourvu de WC. Déterminée à ne plus faire ses besoins en plein air, elle s’est attirée le soutien d’un large public.
« Mes parents étaient inquiets et en colère mais je leur ai expliqué que je ne pouvais pas agir autrement », avouait la jeune épouse pour expliquer sa décision.
Elle n’est pas la seule à en avoir marre de devoir faire ses besoins discrètement en plein air. En Inde, on estime effectivement que 60 à 70% des femmes doivent trouver un coin à l’abri des regards pour se soulager.
Selon les Nations unies, 600 millions d’Indiens, soit 55% de la population, n’ont pas de toilettes et l’on compte davantage d’habitants ayant un accès à un téléphone portable qu’à des WC, rapporte l’Agence France Presse.
Pour Priyanka, les choses se sont heureusement arrangées. Sulabh, ONG qui promeut la construction de latrines, a donné 200 000 roupies (2 900 euros) à la jeune femme pour la soutenir. En quelques mois, c’est la troisième épouse soutenue de la sorte par l’association. Une façon comme une autre d’attirer l’attention de la population alors que les programmes publics de construction de toilettes sont minés par la corruption.
Finalement, Priyanka a accepté de réintégrer le foyer conjugal une fois les toilettes installées. Ce qui a ravi son époux, en public en tout cas. Il s’est déclaré fier de sa femme lors de l’inauguration des latrines, la semaine dernière.