Les prémices de l’histoire auraient pu servir de pitch à un film de Tim Burton (à la bonne époque). Sa conclusion, elle, laisse beaucoup moins de place à la rêverie. Alors que la célébration de Qing Ming, la fête des morts, revient au goût du jour en Chine, la tradition des « mariages de fantômes » connaît de multiples dérives qui ne manquent pas de choquer l’opinion.
Vieille de trois millénaires, le mariage de fantômes consiste à chercher un « conjoint fantôme » alors que l’on s’apprête à enterrer un membre de sa famille qui était célibataire. Le but : enterrer ensemble les deux défunts, pour que les deux âmes seules ne le soient plus.
Dans l’idée, c’est plutôt poétique. Dans les faits, cela coûte cher. Très cher. Et c’est ainsi que, comme le rapporte The Economist, la modeste famille d’un jeune homme a déboursé 35 000 yuans, soit l’équivalent de sept ans de revenus, pour que ce dernier, décédé à 18 ans, partage la tombe d’une fille de 17 ans. Le problème, c’est que le « mariage » a tourné court. Quelques jours plus tard, la tombe a été profanée. Le corps de la jeune femme a été revendu pour un autre mariage, dans une autre province.
Très vite, les forces de l’ordre se sont emparées de l’affaire. Après avoir arrêté quatre des cinq pilleurs, la police a rendu la dépouille de la jeune femme à la famille du « mari défunt ». Qui a décidé de faire construire une tombe en béton pour sceller durablement une bien couteuse union.