Pigeons voyageurs : interdits. Ballons : interdits. Hélicoptères télécommandés : interdits. Les mots « mort », « mourir» et « bas » dans les chansons diffusées à la télévision ? Interdits également.
A trois jours de la passation de pouvoir à la tête du Parti communiste chinois (PCC), la méfiance s‘est définitivement emparée de Pékin. Alors que, le 8 novembre, Xi Jingping doit prendre la suite de Hu Jintao dans le cadre du grand congrès quinquennal du parti, la chasse aux opposants bat son plein. Les conducteurs de taxi sont notamment invités à ne pas prendre de clients qui ont des bagages, mais aussi à retirer la poignée qui permet d’abaisser les vitres arrière de leur véhicule. Tout cela dans l’hypothèse où les passagers… lâcheraient un pigeon en cours de route.
Pourquoi tant de méfiance vis-à-vis de ces volatiles ? Parce que s’il s’agit aujourd’hui d’un animal de compagnie très populaire dans tout le pays, pendant les années 90, le pigeon voyageur était aussi un précieux relais pour diffuser des messages contestataires. Les propriétaires de ces oiseaux sont donc invités à les laisser dans leur cage pendant plusieurs jours.
L’objectif de toutes ces mesures, est d’afficher une parfaite harmonie dans le pays à l’heure de la passation de pouvoir. Pour ce faire, 1,4 million de personnes ont été déployés à travers Pékin pour renforcer la sécurité. Selon Amnesty International, au moins 130 personnes ont été détenues ou soumises à des restrictions depuis septembre. En Chine, la semaine risque d’être drôlement longue…