Vivre au pays des fast-foods, c’est en effet fascinant. En particulier lors de l’arrivée en masse de la famille lorsque pointent les beaux jours. C’est à ce moment qu’arrive la question fatidique : « qu’est-ce qu’on peut manger de typiquement américain ? » La définition d’une culture, quelle qu’elle soit pour un Français, passent bien évidemment par ce que les autochtones mettent dans leur assiette. Voici un petit aperçu de ce qui se passe dans les casseroles américaines, au plus grand désespoir de mon tour de taille qui fait concurrence à mon tour de hanche dès que les visites se succèdent. Car, de ce côté de l’Atlantique, gastronomique ne rime pas vraiment avec diététique.
Vue d’Europe, on a souvent l’impression que les Américains ne mangent que des hamburgers. Ce n’est pas tout à fait s’éloigner de la réalité, puisque le burger est au menu du moindre diner du coin, ce que l’entrecôte-frites est à la brasserie française : incontournable. A cela près que les hamburgers à l’américaine, c’est autre chose que ce que vend Mc Do, qui est malheureusement un des seuls représentants du sandwich en France. Un burger, c’est tout un art aux States : qualité du pain, des ingrédients (poulet, poisson, bœuf ou végétarien), de la salade, avec ou sans bacon, fromage et autre, sans parler des frites. En bonne Française, j’avoue toujours avoir du mal avec le panier de frites arrivant dans ce qui ressemble à un panier à pain de cantine en plastique. Pas des plus glamours, mais on s’y fait.
Autre option salée de choix : le bagel, à consommer avec saumon et cream cheese (qui est, en fait, un Saint-Môret moins salé) ou encore la viande séchée qu’est le pastrami, entassé entre deux tranches de pain de mie découpé en triangle pour l’occasion (ce que mange Sally dans Quand Harry rencontre Sally, lors de la mémorable scène de simulation).
Autre incontournable : les mac n’cheese, autrement dit, un gratin de pâtes (macaroni si on veut faire tradi) au cheddar. Lorsqu’il est en effet gratiné à point, je dois dire que c’est de la poésie noyée dans le gras – mais tellement bon. A priori, c’est le plat traditionnel de famille et il est fortement associé à l’enfance (je les comparerai un peu aux "chocos" BN en France).
Le brunch du samedi
Au rayon des gâteaux, les fans de desserts ne sont pas en reste au pays de Ben & Jerry’s puisque entre cheesecake, donuts et autres Red Velvet, il n’y a que l’embarras du choix. Cheesecake et donuts sont assez répandus en Europe donc pas besoin de s’étendre sur le sujet. Mais le Red Velvet – miam – THE révélation depuis mon arrivée ici. De quoi est fait un Red Velvet ? Je n’en sais rien, à vrai dire, si ce n’est ce moelleux rouge framboise écrasé comme seul un colorant alimentaire digne de ce nom peut en produire. Par-dessus ? Un glaçage, pétant bien évidemment, soit chocolat blanc soit cream cheese (et oui, encore) pour que ça fasse bien blanc sur le dessus. Puisque, soyons honnête, le simple dessus d’un gâteau fait maison aux Etats-Unis n’est simplement pas possible : il faut au moins des crumbs (comme sur les crumbles) ou des fruits ou un glaçage pour faire joli ; j’ai déjà vu un glaçage opéré sur des biscotti, c’est dire !
A l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes vendredi, ce qui veut dire que demain, c’est samedi (La Palice n’en aurait pas dit tant) et qui dit samedi, dit brunch – un peu comme dans Sex and the City. Je ne suis certes pas Carrie Bradshow, mais il faut dire que le brunch à New York connaît aussi ses spécialités : des blueberry pancakes aux œufs Bénédicte, là non plus, ce n’est pas tellement bon pour le régime. Les œufs Bénédicte étant des œufs pochés, noyés dans une sauce hollandaise (oui, dès le matin, c’est un concept bizarre), surmontant un English muffin (genre de petit toast) et du bacon (ou épinards, pour les végétariens), le tout accompagné d’un Bloody Mary pour lendemain de soirée difficile. Miam ! J’ai hâte d’être à samedi !
Mais bon, ne nous emballons pas non plus. Lorsque l’on s’expatrie, on mange aussi chez soi ce qui évite une installation trop rapide des kilos. De plus, New York ayant une population relativement jeune et dynamique, l’essor du healthy living (vivre sainement) est aussi très répandu : les salles de gym et autres magasins bio pullulent et la ville de New York fait certainement partie des rares endroits aux Etats-Unis où l’obésité n’est pas un fléau majeur. Pas encore.