Bertillon, révolution et police scientifique

Bertillon, révolution et police scientifique

Bertillon, révolution et police scientifique

Bertillon, révolution et police scientifique

29 février 2012

Alphonse Bertillon a révolutionné la police technique et scientifique, française et mondiale, dès la fin du XIXe siècle. Loin d'être un scientifique, il a pourtant mis au point une méthode d'identification des délinquants, reconnue dans le monde entier. Citazine s'est penché sur son cas à l'occasion de la sortie de l'ouvrage "Histoire du 36 illustrée". Histoire sonore.

Un seul numéro permet de l’identifier : le "36". Sous-entendu, le 36 quai des Orfèvres, où sont installés les services de la Police judiciaire parisienne. Une institution, entre police et justice. Alors que la brigade criminelle – la Crim’ – fête cette année son centenaire, deux anciens du "36" ont décidé de consacrer un ouvrage à leur ancienne maison. Après avoir fouillé inlassablement dans les archives de la Préfecture de police et de l’Identité judiciaire, Claude Cancès[fn]Ancien directeur de la Police Judiciaire de Paris.[/fn] et Charles Diaz ont conçu un superbe ouvrage, riche et très documenté : Histoire du 36 illustrée.

Citazine a décidé de prendre sa loupe pour s’intéresser à certaines thématiques développées dans l’ouvrage. Cette semaine, gros plan sur Alphonse Bertillon, mondialement connu pour sa technique d’identification des délinquants qui ne laisse rien au hasard : l’anthropométrie judiciaire. Une méthode révolutionnaire s’appuyant sur les caractéristiques osseuses humaines, utilisée officiellement en 1883 pour résoudre les enquêtes policières.
Son objectif ? Traquer le récidiviste. Une obsession sous la IIIe République. Mais comment reconnaître un détenu qui aurait déjà été arrêté, sachant qu’il n’existait pas de fichiers – ou leur classement était trop approximatif. Il faut donc trouver un moyen de l’identifier "scientifiquement", de manière infaillible, même si le suspect donne une fausse identité, s’il s’est rasé les cheveux ou laissé pousser la moustache. Alphonse Bertillon, mauvais élève mais très rigoureux et baignant dans une famille de scientifiques, entre alors en scène.

Grâce à ses essais et ses avancées, Alphonse Bertillon est devenu incontournable dans plusieurs domaines : il invente le signalement descriptif (le "portrait parlé"), développe la photographie judiciaire, utilise ensuite les empreintes digitales dans ses fiches signalétiques. En 1892, la réputation de Bertillon est à son apogée lorsqu’il permet l’arrestation de Ravachol, anarchiste et auteur d’attentats à Paris, après avoir pu l’identifier grâce à sa méthode. Le "bertillonnage" est un triomphe.

Pour mieux comprendre les apports d’Alphonse Bertillon dans la police technique et scientifique, Citazine a tendu son micro à Charles Diaz, contrôleur général à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), historien et ancien du "36". Début de l’histoire.

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En 1902, première arrestation d’un criminel (Henri-Léon Scheffer) grâce à l’analyse de ses empreintes digitales.

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Dans la mallette de Bertillon ? Tout un attirail : un pied à coulisse, une pince céphalique, un mètre… 

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« Les règles que Bertillon impose à l’époque sont encore les mêmes aujourd’hui ! Il était en avance sur son temps » 

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Quand Bertillon faisait une collection d’oreilles, d’yeux, de nez, de mentons, de fronts…

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Bertillon a inventé la photographie judiciaire. Il utilisait une étrange chaise pour faire asseoir les détenus…

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> Histoire du 36 illustrée, Claude Cancès et Charles Diaz, Editions Jacob-Duvernet.
> A lire (et à écouter) également sur Citazine, La Mondaine, légendaire et sulfureuse, le 2e épisode.

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