Les aventuriers de l’énergie

Les aventuriers de l’énergie

Les aventuriers de l’énergie

Les aventuriers de l’énergie

6 septembre 2011

Human Energies, une initiative ambitieuse menée par Maxime et Léo, élèves ingénieurs et bons camarades. Ils ont décidé de courir le monde, à la découverte des enjeux énergétiques de la planète. Ensemble ils voyageront dans les régions où l'accès à l'énergie demande un effort quotidien. Ils veulent en faire un film et donner aux populations occidentales un regard neuf sur l'énergie, l'un de nos privilèges. Une découverte du site de financement participatif Ulule.

« Nous voulions découvrir le monde, sans les filtres habituels mais avec nos propres yeux. » Une furieuse envie de parcourir le monde et la volonté de rendre le voyage utile. Voilà ce qui anime Léo Brechignac et Maxime Villien, deux jeunes étudiants en école d’ingénieur. Leur spécialité ? L’environnement et l’énergie. Ils ont tout naturellement voulu donner à leur voyage une dimension écologique et environnementale.

« Nous voulons aller à la rencontre des communautés qui sont coupées des réseaux d’énergies actuels. Pas d’électricité, pas de pétrole et pas de gaz. Comment ces communautés s’adaptent-elles, au quotidien, au peu de ressources dont elles disposent ? On mettra ensuite le résultat de cette étude en perspective avec nos propres problématiques énergétiques », explique Maxime.

Voici cinq ans que les deux garçons se connaissent. Ils se sont rencontrés en prépa, avant de se retrouver en école d’ingénieur à Saint-Etienne. Alpinistes l’un et l’autre, Léo et Maxime scellent leur amitié en montagne. C’est là qu’est né leur projet, Human Energies, soutenu par l’association du même nom. Depuis un an et demi, ils mettent leur voyage au point. « Il fallait déterminer où nous avions envie de partir et où les populations vivaient des problématiques liées à l’énergie. » Ainsi ont-ils choisi de se rendre en Laponie, en Russie. Dans ces parties du monde, les problématiques ne sont pas liées aux faibles productions mais aux difficultés d’acheminement dues au climat difficile.

 

Passeurs de bons tuyaux

Hors de question de donner des leçons aux populations rencontrées. Sur place, ils étudieront les ressources énergétiques, les installations et l’organisation sociale concernant l’utilisation de l’énergie. « Par exemple, combien de fois par semaine est allumé le four à pain, qui l’allume ? » Et si nos baroudeurs repèrent un savoir-faire efficace, ils passeront le message dans les villages qu’ils visiteront ensuite. Cette transmission, ils l’ont baptisé "les relations Sud-Sud".

Coup d’envoi de ce voyage de onze mois, le 3 octobre prochain. Mais d’abord, Maxime et Léo vont devoir frayer avec des élèves de primaires. Objectif : aider les écoliers à porter une regard neuf sur l’énergie, leur expliquer que certains d’entre nous n’y ont pas accès aussi facilement que dans nos régions privilégiées. La relation avec ces élèves devraient être le fil rouge du voyage : « On veut correspondre avec ces enfants tout au long du voyage. Ils nous poseraient des questions directement sur notre blog et on leur répondrait sur place. On espère pouvoir organiser des visioconférences, entre les enfants des pays visités et ceux d’ici. »

Ils partiront en stop de leur ville savoyarde, Marignier. Direction La Ciotat où ils prendront un bateau pour le Maroc, premier pays d’observation. Puis descente vers le Sénégal en longeant la côte ouest africaine. « Pour le cas du Sénégal, il ne s’agit pas non plus d’un manque de production. Le réseau électrique est développé mais coupe quotidiennement. » Ils embarqueront ensuite sur un voilier, au Cap-Vert. Direction les Antilles. Ils traverseront la Colombie, le Pérou et la Bolivie. « On pourra y étudier les enjeux de la biomasse : le bois, les feuilles, ou encore la bouse d’Alpaga comme source d’énergie. »

Un cargo pour la Chine

Les deux amis remonteront ensuite vers la Californie, départ pour la Chine dans un de ces immenses cargos, plus de 4 000 containers à bord et vingt jours de traversées. Cheval, Ane, auto-stop, bus, train, tous les moyens de transport peuvent être utilisés, sauf l’avion. Parce que celui-ci consomme trop, mais aussi parce qu’il va trop vite. « C’est important de prendre le temps de voyager, pour découvrir les cultures, prendre le temps de réfléchir à ce qu’on a vu, à ce qu’on va voir. Et aussi pour nos vidéos. »

Durant la totalité du voyage, Maxime et Léo livreront des vidéos à leurs partenaires, notamment La Rotonde, centre culturel scientifique de la ville de Saint-Etienne, et sur leur blog. Un film sera ensuite réalisé grâce à ces vidéos. Ils ont déjà des promesses de diffusion dans des festivals mais espèrent surtout être programmés sur une grande chaîne de télévision. Des diffusions seront organisées, suivies de débats autour de l’énergie, selon Maxime, le véritable enjeu du XXIe siècle.

Maxime et Léo ont besoin de 30 000 euros, mais se contenteront de 28 000, pour réaliser leur périple. Aujourd’hui, ils disposent de 23 000 euros, grâce à des bourses, des entreprises, des subventions. S’ils ne parviennent pas à récolter la somme ? « On continue à chercher activement des aides, sinon, on fera un prêt. Mais on partira le 3 octobre, c’est certain. » Il reste encore une année d’étude à Maxime et Léo, le retour est donc prévu pour août 2012, le temps de préparer leur cartable pour la rentrée. Ils ne peuvent pourtant envisager de réduire le périple. « Passer rapidement dans un pays, uniquement pour le traverser sans prendre le temps de le connaître, ce n’est pas notre politique du voyage. »

Maxime et Léo ont également fait appel au site de financement participatif Ulule pour réunir la somme. Ils espèrent y récolter 3 000 euros. Si vous croyez en ce projet enthousiasmant, soutenez-le !