Turner Cody, l’interview et le live

Turner Cody, l’interview et le live

Turner Cody, l’interview et le live

Turner Cody, l’interview et le live

8 février 2011

Rencontre et session acoustique au Café de la Plage, à Paris, avec Turner Cody, membre de la grande famille anti-folk new yorkaise. Connu en France pour avoir accompagné en tournée Herman Düne en tant que bassiste, Turner Cody, avec Gangbusters, en est pourtant à son douzième album.

Turner Cody interprète Running around again on me, en acoustique

 

 

Après la musique, l’interview

Tu as toujours été associé au mouvement anti-folk

[fn]Mouvement punk et folk né à New York dans les années 80. Bien influencé par Daniel Johnston et Lou Barlow, ses membres les plus connus sont les Moldy Peaches, Jeffrey Lewis (et Herman Düne en France).[/fn]

Penses-tu que ce style signifie encore quelque chose en 2011 ?

Je pense que l’anti-folk est plus un groupe d’amis qu’un style musical. J’ai été associé à ce mouvement et cela a été une grande aide car j’ai pu apprendre de nouvelles choses, grâce à des collaborations avec d’autres musiciens.
Il y a dix ans à New York, il y avait peu d’endroits pour participer à des soirées Open Mic (soirée au cours de laquelle les artistes viennent interpréter et défendre une chanson devant un public, ndlr). Le Sidewalk Café était le meilleur lieu pour jouer. D’ailleurs, le terme « anti-folk » a été inventé par le MC du Sidewalk. Beaucoup de musiciens talentueux y venaient. En ayant seulement entendu deux notes de ces artistes, le label Anti Folk les a tous récupérés et l’étiquette était créée.
Mais moi, je me suis toujours considéré comme un musicien traditionnel et non comme un musicien anti-folk. Je pense qu’à long terme, les gens ne se souviendront pas vraiment de ce mouvement.

Quand as-tu rencontré les Herman Düne ?

Ils sont venus à New York en 2002. Ils ont rencontré Jeffrey Lewis (chanteur et dessinateur américain qui fait partie du mouvement anti-folk, ndlr) en Europe et voulaient que l’on fasse des trucs ensemble. Ils sont venus pour jouer au Sidewalk Café, et vivaient dans une maison à côté. C’est comme ça qu’on s’est rencontré et qu’on est devenu amis.

Justement, sur ce dernier album, tu as collaboré avec Herman Düne et des membres de Beirut. Etait-ce un moyen d’enrichir ta musique ?

Oui, j’essaie de nouvelles choses. Là par exemple, je voulais ajouter des trompettes, des sons nouveaux… A chaque nouvel album, je cherche à me renouveler. Je pense que c’est naturel pour chaque musicien de chercher, d’essayer différentes choses.

Ton album qui vient juste de sortir en France s’appelle Gangbusters. Un lien avec la fameuse série télé policière ?
Non, je trouvais juste le nom joli et original !

C’est ton douzième album en dix ans. Comment expliques-tu cette prolixité ?

Je ne suis pas le genre de mec super occupé avec un boulot et tout ça. Finalement, je ne me considère pas plus prolifique qu’un autre car ma vie se limite à l’écriture. J’écris beaucoup de chansons d’amour. J’ai tout mon temps !

Certaines chansons de Gangbusters ont été écrites il y a longtemps…
Oui, elles datent de 2004 ! En fait, j’ai une sorte de réserve de morceaux à laquelle j’aime ajouter de nouvelles compositions. J’aime inclure, dans mes albums, des chansons jamais enregistrées auparavant car je me sens mal pour elles. Je ne veux pas les laisser dépérir, je veux leur donner une nouvelle jeunesse.

Jacques Audiard a retenu une de tes chansons pour la bande originale du film Un Prophète. Comment as-tu réagi à l’annonce de ce choix ?
J’étais très excité, c’était un honneur pour moi ! Je suis un grand fan de cinéma, surtout d’art et essai. Je suis très fier de voir une de mes chansons illustrer un tel film. On l’aurait utilisée pour une pub mièvre ou encore une sitcom débile pour ados, j’aurais été quand même très heureux ! Mais sur un film comme celui-là, c’est très spécial pour moi.