Troisième édition du Fifib, un grand cru en perspective

Troisième édition du Fifib, un grand cru en perspective

Troisième édition du Fifib, un grand cru en perspective

Troisième édition du Fifib, un grand cru en perspective

Au cinéma le

Le Fifib, Festival international du film indépendant de Bordeaux, revient du 7 au 12 octobre pour sa troisième édition. Au programme, des compétitions de longs et courts métrages, des avant-premières et rétrospectives, un coup de projecteur sur Los Angeles, des événements musique et cinéma… Léo Soesanto, directeur artistique de la manifestation, également critique cinéma pour les Inrockuptibles et Lui, nous en dit plus.

Quel bilan tirez-vous des deux éditions précédentes ?

Les résultats sont encourageants, avec une augmentation d’environ 30 % de la fréquentation entre 2012 et 2013 (6 500 billets vendus en 2012, 8 500 en 2013), et cela devrait être encore exponentiel cette année. C’est une période propice, avec la rentrée des étudiants. Le Fifib reste néanmoins un festival jeune et modeste, qui a encore beaucoup à apprendre. Nous nous sentons en tout cas soutenus, autant par la mairie que par les cinémas et les distributeurs car nous présentons des films en avant-première. Cette année, nous avons voulu rendre la programmation plus lisible, car il y avait peut-être une impression de trop-plein les années précédentes. Les projections auront toujours lieu à la fois à l’Utopia et à l’UGC (deux cinémas multisalles du centre-ville, ndlr), c’est quelque chose à quoi nous tenons, mais la répartition sera plus claire : les films en compétition à l’Utopia, les rétrospectives et la soirée de clôture à l’UGC. L’an dernier, même les jurés avaient eu parfois du mal à s’y retrouver !

 

Le cinéma indépendant américain reste inscrit dans l’ADN du festival ?

Oui, nous avons un tropisme américain, c’est notamment une volonté des deux fondatrices du festival, Johanna Caraire et Pauline Reiffers. Cela s’exprimait à travers la présence de réalisateurs comme Jonathan Caouette et Abel Ferrara. Le cinéma indépendant américain représente une part importante de ce que nous montrons, en essayant d’éviter les productions trop calibrées “festival de Sundance”. Bon, cette année nous avons un film qui était en compétition là-bas, mais il me semble assez atypique, "pas sympa". Il s'agit de Listen up Phlip, d'Alex Ross Perry. Nous aurons aussi trois films programmés au festival de Los Angeles, avec leurs réalisateurs, pour célébrer les cinquante ans du jumelage Bordeaux-Los Angeles ("Focus Los Angeles" dans le programme, ndlr). Ces films montrent la ville sous le prisme des minorités latinos, qui représentent aujourd’hui 40 % de la population mais qui ne sont pas encore très visibles dans le cinéma mainstream. Plus largement, nous essayons d’initier un dialogue France-Etats-Unis, avec la part de fascination que nous pouvons avoir pour le cinéma américain, mais aussi une mise en perspective. A travers les films que nous programmons, nous tendons un miroir déformant, en quelque sorte.

Y aura-t-il encore une place accordée à la musique cette année ?

Tout à fait, le mélange cinéma et musique me semble l’une des spécificités du Fifib. Il y aura par exemple un ciné-concert du groupe nantais Pegase sur le fameux film SF d’animation de René Laloux, La Planète sauvage (1973). Nous projetterons aussi le documentaire Des jeunes gens mödernes, pour donner un coup de projecteur sur la scène française post-punk et cold wave, fin années 70-début années 80. Et la soirée de clôture sera très “French touch”, autour d’une avant-première très attendus, celle du film Eden de Mia Hansen-Love qui est une évocation de cette scène.

 

En plus des longs métrages, il y a aussi une compétition de courts, avec des noms connus comme Vincent Paronnaud alias Winshluss ou Lucile Hadzihalilovic, ou des films déjà remarqués dans d’autres festivals comme Tant qu’il nous reste des fusils à pompe, vainqueur de l'Ours d'or du court métrage cette année.

Oui, une compétition recentrée sur des films français cette année. La compétition internationale de courts métrages faisait un peu trop “auberge espagnole”. Pour nous, le court est important à la fois comme forme cinématographique spécifique et comme antichambre, passerelle naturelle vers le long. On est toujours dans l’idée de jeter des ponts entre deux univers.

 

Après Adèle Haenel et Ariane Labed, vous avez choisi une troisième actrice, Golshifteh Farahani, comme “égérie”, très présente dans la communication visuelle du festival.

On essaie de montrer à travers ces actrices que le glamour n’est pas l’apanage de l’âge d’or d’Hollywood. On le trouve aussi, sous une forme plus moderne, dans le cinéma indépendant, comme chez Gena Rowlands dans les films de Cassavetes – nous en projetterons d’ailleurs deux –, ou plus récemment chez Parker Posey, Chloë Sevigny… A travers la bande-annonce du festival, qui met en scène notre “égérie”, nous cherchons à rendre hommage à la beauté avec un petit “twist”. Ces actrices présentent une beauté sans fard, au sens propre et figuré, naturelle. Là, je pense que nous avons bouclé une trilogie avec des actrices, il est possible que l’an prochain ce soit un garçon, un couple… ou d’autres surprises.

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