Tabarnak, ils ont censuré Edith Piaf

Tabarnak, ils ont censuré Edith Piaf

Tabarnak, ils ont censuré Edith Piaf

Tabarnak, ils ont censuré Edith Piaf

19 février 2012

Un prof de musique québécois décide de ne pas étudier un passage de L'hymne à l'amour en raison de la référence à Dieu. Il n’en fallait pas davantage pour créer une polémique.

« Dieu réunit ceux qui s’aiment. » Ce court passage qui termine L’hymne à l’amour d’Edith Piaf n’en finit pas de remuer la classe politique québécoise. Tout débute dans un cours de musique d’une école primaire de Sorel-Tracy. Le professeur qui souhaite étudier cette chanson de Piaf, la fait écouter intégralement aux élèves – âgés de 10 et 11 ans – mais leur explique qu’il ne veut pas discuter de ce passage avec eux. La raison ? La référence à Dieu dans la phrase. Il les invite, s’ils le désirent, à en parler en cours d’éthique ou avec leurs parents. C’est le début de la polémique, les réactions fusent.

Edith Piaf et son Hymne à l'amour crée la polémique au Québec. | Photo FlickR, CC, Tsweden

Les parents, surpris de cette agitation, soutiennent en grande partie le professeur. La classe politique elle, s’empare de l’affaire, parlant de censure. Line Beauchamp ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, indignée, a vivement réagi, soutenue par Christine Saint-Pierre, ministre de la Culture. « Premièrement, on ne change pas les paroles d’une chanson comme ça. Deuxièmement, au Québec, il n’y a pas d’interdiction de dire le mot Dieu, ni Jésus. Il y a plein de chansons québécoises où l’on parle du bon Dieu. »

L’affaire a fait ressurgir au Québec la notion juridique d’« accommodements raisonnables » qui tente de concilier les croyances et pratiques religieuses des citoyens avec l’éducation laïque de la province francophone du Canada. La Commission scolaire de l’école de Sorel-Tracy – qui soutient le professeur – a affirmé qu’il n’y avait pas de limites précises dans ce domaine. « Il n’existe pas, pour le moment, de manuel, de guide ou de texte légal permettant à l’enseignant d’orienter sa décision sur un sujet aussi délicat », a souligné Alain Laberge, son directeur général.

Exploitant au maximum l’affaire, le diocèse de Québec tente lui de tirer profit de l’agitation actuelle. Il a publié, dans des journaux québécois, des encarts publicitaires avec la phrase « Dieu réunit ceux qui s’aiment ». Une polémique qui n’aura pas été inutile pour tout le monde.