Il y a six ans, Christophe Gans avait relativement réussi à adapter au cinéma le célèbre jeu vidéo, tout en y apportant sa patte personnelle. Michael J. Basset reprend le flambeau pour cette suite, qui s’ouvre plusieurs années après la fin du volet précédent et s’inspire du jeu "Silent Hill 3". Heather a 18 ans et souffre de cauchemars qui s’avèreront prémonitoires. Avec son père, elle ne cesse de fuir les mystérieuses forces qui la pourchassent sans qu’elle sache pourquoi, et ne va pas tarder à découvrir qu’elle n’est pas celle qu’elle pensait être.
Si Silent Hill Révélation est projeté en 2D dans plusieurs salles, c’est pour la 3D que ce film a été pensé, et le réalisateur lui-même clame que seule cette version correspond à sa "vision". On a beau chausser des lunettes, cela ne suffit pas à nous immerger totalement dans le film, raté à bien des égards. Il faut reconnaître le soin, malgré un budget restreint pour une telle entreprise, apporté aux décors, lugubres et effrayants, et l’influence bien digérée des toiles de Jérôme Bosch, qui composent des tableaux plastiquement réussis
Des répliques niaises
On voit l’héroïne en parcourir chaque recoin, telle qu’on la verrait se promener dans les différents niveaux du jeu vidéo. Ce qui donne l’impression d’assister à une démo de Silent Hill plutôt qu’à un film à proprement parler.
On sent aussi que l’idée est de séduire un public adolescent, celui qui est friand de Twilight et Hunger Games, où se mêlent romances et histoires fantastiques ou d’anticipation. La rencontre entre Heather et un autre jeune homme permet de glisser quelques scènes fleur bleue dans le scénario. Mais le contraste avec la noirceur de l’intrigue principale est trop important, d’autant plus que les répliques niaises ne nous sont pas épargnées. Les fans du jeu vidéo en seront pour leurs frais, les amateurs de films d’horreur aussi. Présenté dimanche dernier en clôture de la deuxième édition du Paris international fantastic film festival (PIFFF), ce Silent Hill Révélation a, en tous cas, été accueilli très fraîchement.
Silent Hill Revelation, de Michael J. Basset, France/Canada, 2012 (1h34)