Ceux qui n'ont pas vu le premier volet ne seront pas perdus. L'intrigue de l'épisode inaugural est résumée en une minute au début de cette "Part II". Soit l'histoire de Nell, de son père et de son frère, de ses Doc Martins rouges et des séances d'exorcisme qu'elle a subies. On retrouve la jeune fille à la Nouvelle-Orléans, prête à se reconstruire dans une sorte de maison de repos accueillant des jeunes filles que la vie n'a pas épargnées. Mais évidemment, le démon qui l'habite ne va pas tarder à venir lui chatouiller les nerfs.
Avec Le dernier exorcisme, Daniel Stamm avait livré une série B honnête, sachant entretenir doute et paranoïa quant à la possession supposée de la jeune fille. On y suivait notamment un révérend exorciseur et arnaqueur : il révélait les subterfuges employés pour faire gober ses pseudo-pouvoirs à de pauvres gens crédules. Le tout commençait comme un documentaire et réservait son lot de surprises et de moments d'effroi. Surtout, le final plutôt original permettait à cette péloche de se démarquer des autres films d'exorcismes récents, aux scénarios fainéants (L'exorcisme d'Emily Rose, Le dernier rite, Possédée…).
Le réalisateur Ed Gass-Donnelly reprend le flambeau pour cette suite, mais abandonne l'esprit found footage, ce qui n'est pas un mal. Hélas, après une entame prometteuse et malgré quelques scènes réussies dans une ambiance de carnaval, ce deuxième volet s'embourbe dans une accumulation de scènes convenues et peine à surprendre réellement. La tension est mal dosée et l'ensemble est on ne peut plus prévisible. Ashley Bell reste convaincante dans la peau de cette frêle possédée, mais sa prestation est tout de même moins flippante que dans l'opus précédent. Peut-être économise-t-elle ses forces (démoniaques) pour la "Part III", qui ne devrait pas tarder à débarquer sur nos écrans. Il ne faut donc pas croire le titre : cet exorcisme n'est pas près d'être le dernier.
>Le dernier exorcisme : Part II de Ed Gass-Donnelly, Etats-Unis, 2012 (1h27)