« C’est une condamnation historique. » C’est par ces mots que Catherine Picard, présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI) a réagi, sur Lemonde.fr, après la condamnation de la Scientologie pour « escroquerie en bande organisée ». La cour d’appel de Paris a confirmé la décision de première instance, rendue en 2009, qui condamnait le Celebrity Centre et sa librairie SEL (deux structures parisiennes de l’Eglise de Scientologie) à des amendes, respectivement de 400 000 et 200 000 euros. C’est la première fois que la Scientologie est condamnée pour de tels faits en tant que personne morale.
Des peines allant de 10 000 euros d’amende à deux ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende ont également été prononcées à l’encontre de cinq scientologues, notamment Alain Rosenberg, « dirigeant de fait » de la Scientologie parisienne. La justice lui reproche d’avoir profité de la vulnérabilité d’anciens adeptes pour alléger leur portefeuille de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Parmi les gadgets couteux de la Scientologie – classée comme secte par un rapport parlementaire de 1995 – des tests de personnalité, des cours de communication et des « packs de purification »…
Pour les victimes, la procédure fut interminable puisque les faits en question remontent à 1999 ! Cette condamnation marque-t-elle le début d’un tournant vers l’interdiction, voire la dissolution de la Scientologie ? Quoi qu’il en soit, le mouvement, fondé en 1954 par Ron Hubbard et considéré comme une religion aux Etats-Unis, a décidé de se pourvoir en cassation.