En trois films, Marc Fitoussi aura discrètement amené son ton doucement fantasque à la comédie française. La Vie d’artiste (2007) était une ôde à la modestie, Copacabana (2010) scellait la réconciliation d’une mère et de sa fille sur fond de crise, Pauline Détective, lui, est une variation autour du film à énigmes. Si l’esprit d’Agatha Christie semble flotter dans les coins, le scénario est original et il n’y a aucune trace de Catherine Frot en tailleur de tweed. Dans un hôtel de la Riviera italienne, une touriste disparaît dans d’étranges conditions. Qui est le coupable ? La trame est des plus simples, ce sont tous les éléments qui s’agitent autour qui font tout le piquant de Pauline Détective.
A commencer par Sandrine Kiberlain, géniale en rédac’ chef d’un mensuel de faits divers, perchée dans son monde et toujours prête à voir des meurtres et des machinations un peu partout. L’actrice trimballe sa silhouette, entre sensualité frêle et grande duduche, dans un décor de catalogue de tour opérateur. Avec Audrey Lamy, qui campe sa soeur, une héroïne d’une série TV au melon déjà bien gonflé, elles composent un duo attachant. Le film est très lumineux et fait la part belle aux couleurs saturées, préférant l’effet bonbonnière aux ambiances glauques. Le scénario, très écrit, fourmille de répliques cinglantes, qui éloignent lui aussi le film du naturalisme. Tout est artificiel. Rien n’est crédible. Et le spectateur peut se mettre à (sou)rire pour rien du tout.
> Pauline Détective, de Marc Fitoussi, France, 2012, (1h41)