Certains pays possèdent un habitat qui leur est propre et ancestral comme la yourte qui est, et restera mongole; Pour autant des maisons ont été imaginées et crées de manière presque similaire dans des pays géographiquement éloignés, à des époques où la communication n’était pas celle d’aujourd’hui.
Un habitat adapté
Pour bien comprendre, rappelons ce qu’est un habitat vernaculaire. Il s’agit d’une architecture issue de la population, sans architecte donc, utilisant les matériaux disponibles sur place et des techniques traditionnelles. Elle s’oppose à l’architecture pour la population, imaginée par l’architecte.
Cet habitat prend donc en compte l’environnement naturel dans lequel il s’inscrit. C’est cet environnement qui fournit les matériaux de construction. Le savoir-faire technique des ses habitants qui le réaliseront. Et enfin les traits culturels de sa population comme son mode de vie ou encore ses croyances qu’on retrouvera dans les éléments de conceptions mais aussi décoratifs.
La raison principale de la sédentarisation d’une population est intiment liée à un besoin de subsistance. Elle trouve un lieu prospère en nourriture, s’y installe et tente de développer une activité économique. Que ce soit au Cambodge ou à Chiloe, la grande île du Chili, la pêche est l’activité principale et fait vivre de nombreuses familles. Les Cambodgiens agrémentent cette activité par la culture du riz et les Chilotes la partagent le plus souvent avec une exploitation agricole.
Une identité géologique
La majorité des maisons sur pilotis sont construites dans ou sur des plans d’eau calmes (en apparence) comme les lacs, les étangs, les canaux ou encore la mangrove.
Au Cambodge et plus particulièrement autour de Tonele Sap, les maisons khmères s’installent sur un lac, où la quiétude est relative, en fonction du rythme de la mousson. En effet, le niveau d’eau de ce lac relié au Mékong par le fleuve du même nom, varie avec les pluies. Quasiment à sec en période sèche, sa superficie passe de 13000km2 à 3000Km2. Les Cambodgiens ont su l’appréhender et y ont ériger leurs maisons khmères habitables avec ou sans la présence de l’eau.
Les palafitos quant à eux ont été construits sur l’île de Chiloe, dans la région des lacs, mais sur la mer. Ces maisons suivent le dénivelé de la côte et s’étendent sur le sable, qui se nomme en l’absence de la mer, varadero. Les palafitos sont donc à cheval entre la fermeté de la terre et les mouvements de la mer.
Ce type de construction isole totalement ses habitants du sol humide. Les Cambodgiens sont ainsi protégés des inondations en cas de crus très importantes du lac. Les Chilotes se préservent, quant à eux, du mouvement naturel de l’eau, les marées.
Une population autodidacte
Généralement pauvres, ces populations ont construit leurs habitats au fur et à mesure de leurs trouvailles et de leurs moyens. Le mot d’ordre : récupération ! Au Cambodge comme au Chili, on construit avec le bois de la région. Les maisons khmères sont le plus souvent érigées sur des bambous ou des roseaux, les murs sont réalisés pour les plus pauvres avec un tissage de feuilles de palmiers et en bois pour les plus riches. La distinction significative se trouve au niveau du toit de la maison qui peut être très travaillé comme les toits khmers ou en simple tôle comme le toit kantaing. Etant donné le climat tropical du Cambodge, les espaces de vie ainsi que les matériaux sont mis en œuvre de manière à conserver une ventilation constante, l’air doit circuler.
À l’inverse, les palafitos apparaissent beaucoup plus hermétiques à l’air. À proximité de la Patagonie, les températures très basses en hiver ont obligé les habitants à fermer complètement leurs habitats en les agrémentant de petites fenêtres. Malgré la singularité de chaque maison, les habitants ont choisi de se les approprier avec des couleurs vives qui paradoxalement créent l’unité du village.
Au Cambodge comme au Chili, les conditions de vie quotidienne y sont difficiles voir parfois insalubres, peu hygiéniques. Ces maisons sur pilotis malgré toute l’ingéniosité de mise en œuvre et de conception restent précaires et exposées aux aléas climatiques naturels, de plus en plus forts et fréquents.