On le croyait enterré depuis belle lurette, remplacé par les SMS ou Twitter. Il n’en est rien. Le télégramme n’est pas mort et résiste encore et encore, déambulant tel un zombie, l’air hagard, dans un monde de plus en plus numérique où il n’a pas, et n’a jamais vraiment eu sa place.
Quoi de plus étrange, en 2013, que le télégramme ? Il s’est d’ailleurs retrouvé sur la liste établie par pcworld.com, il y a déjà trois ans, des dix technologies qui auraient dû disparaitre, comme le CD ou le fax, et qui vivent encore.
Jusqu’à un certain point. De façon plus ou moins régulières, il arrive que gouvernements ou chefs des entreprises concernées mettent un terme au télégramme. Ainsi en Inde, dernier exemple en date, le télégramme vient de rejoindre le cimetièrre de la high-tech, du moins de la high-tech de la fin du 18e siècle, date de son apparition avec l’arrivée du télégraphe.
L’Inde était le dernier pays à utiliser ce moyen de communication à grande échelle. Il s’en envoyait près de 5.000 par jour, assure Slate.fr, principalement par le gouvernement. Un chiffre à comparer avec les 20.000 par an envoyés depuis le Canada et les, quand même, 44.000 émis depuis la Belgique, en 2012.
Désormais, en Inde, c’est donc du passé. Le “message recu STOP bon pour accord STOP merci STOP” a vécu. Sa survie, il la devait à sa valeur juridique, comme dans de nombreux autres pays. Le format certifie le contenu et est utilisable devant la justice, ce qui n’est pas (encore) le cas des messages électroniques.
En France, il est toujours possible d’envoyer des télégrammes. Certes, ils ne passeront pas par le télégraphe – il faut désormais appeler Orange. Le message sera alors dicté par téléphone ou envoyé par courrier – mais il faudra toujours payer au mot. Le service est assuré par Orange, le nouveau nom officiel de France Télécom.
S’il est impossible de prévoir encore combien de temps résistera le télégramme, sa longévité ne peut, et ne pourra que nous étonner encore à l’avenir.
Et comme c’est l’été, on ne résiste pas à saupoudrer cet article de l’hymne qui doit résonner dans tous les circuits imprimés de ces technologies :