Amine, chirurgien à Tel-Aviv, est un Palestinien intégré en Israël. Alors qu’il vient de passer la journée à tenter de sauver des vies brisées par un attentat-suicide dans un restaurant, il apprend que la kamikaze était sa femme, Sihem. Comment encaisser l’incompréhensible ? Comment a-t-il pu vivre durant quinze ans auprès d’une femme sans deviner qu’elle préparait l’irréparable ? Amine va mener son enquête jusqu’à Naplouse, en Palestine, pour tenter d’expliquer le geste de sa femme. Et se retrouver au coeur d’un conflit qu’il tentait jusque là d’ignorer.
Adaptation assez fidèle du roman de Yasmina Khadra, L’attentat est réalisé par le libanais Ziad Doueiri ancien assistant caméra de Quentin Tarantino. Avec subtilité, il offre deux points de vue véritablement opposés sur un acte kamikaze. L’histoire d’amour, livrée via des flashbacks, se fait l’écho de deux mondes si proches et pourtant si éloignés par leur incompréhension de l’autre. Ici, le conflit israélo-palestinien est aussi prétexte à aborder un sujet peut-être plus complexe encore, celui des relations humaines.
Le Liban interdit à ses ressortissants d’être en contact avec des Israéliens. Pourtant, Ziad Doueiri ne s’imaginait pas tourner en dehors des lieux décrits dans le roman de Yasmina Khadra, avec des acteurs non israéliens. Il a pris son passeport américain pour aller tourner en Israël. Résultat : malgré une Étoile d’or au festival de Marrakerch, L’attentat est interdit de diffusion au Liban ainsi que dans 22 autres pays membres de la Ligue arable.
> L’attentat, de Ziad Doueiri avec Ali Suliman, Reymonde Amsellem. En salles le 29 mai.