En 1988, le jeune Peter Quill, bouleversé par la mort de sa mère venant de succomber à un cancer, se fait enlever par un vaisseau spatial. On le retrouve 26 ans plus tard, dans l’espace où il est devenu un aventurier solitaire plus intéressé par l’argent que la morale. Après avoir volé un mystérieux globe, également convoité par Ronan – le méchant sans pitié de l’histoire –, Peter (Chris Pratt) se retrouve pourchassé par des chasseurs de primes.
Quand il découvre que la sphère pourrait détruire la galaxie, il conclut un pacte avec quatre étranges aliens pour tenter de la sauver de la destruction : Rocket Raccoon (Bradley Cooper), un raton laveur expert en munitions toujours accompagné de Groot (Vin Diesel), un humanoïde peu bavard ressemblant à un arbre, Drax (Dave Bautista), un solide gaillard souhaitant venger sa famille décimée par Ronan et Gamora (Zoe Saldana), une créature aussi séduisante que mystérieuse.
Réunis par des circonstances qui les dépassent, ces fortes personnalités vont avoir bien du mal à accomplir leur périlleuse mission, nous offrant, une aventure complètement barrée et furieusement drôle.
Héros incongrus et second degré
Le second degré semble être devenu un ingrédient incontournable de toute aventure de super héros au cinéma, malheureusement le procédé qui consiste à placer quelques répliques amusantes au moment propice tombe parfois à plat.
Les Gardiens de la Galaxie évite cet écueil en proposant un décalage constant et totalement assumé, à l’image de ses personnages complètement déjantés. Affreux, sales et méchants, ces cinq Gardiens n’ont a priori aucun atout pour séduire et pourtant on s’attache à ces antihéros égoïstes, malpolis et, il faut l’avouer, pas très intelligents.
Réunis par l’appât du gain, la vengeance et le fait qu’ils n’ont plus rien à perdre, ces losers peu recommandables séduisent et finissent même par nous émouvoir. Inscrit dans l’ADN des personnages, le second degré fonctionne à merveille et les références à la culture pop des années 80 – Peter invoque notamment Footlose (1984) comme un conte philosophique – sont jubilatoires.
Ce premier volet joue à merveille la carte du décalage total et possède un atout supplémentaire : une bande-son irrésistible.
Let the music play
Le titre Hooked on a Feeling des Blue Swede, utilisé dans un teaser pour promouvoir le film avait déjà préparé le terrain, l’univers musical dans Les Gardiens de la Galaxie s’annonçait résolument original, plus proche de la pop des années 70 – 80 que des grandes envolées symphoniques.
Les aventures de nos cinq guerriers sont en effet rythmées par des tubes imparables signés David Bowie, 10cc, les Jackson 5, Rupert Holmes ou encore Marvin Gaye et Tammi Terrell, qui offrent au récit un précieux fil conducteur.
Le réalisateur James Gunn – à qui on doit le gore et décalé Horribilis (2006) et Super (2010), un Kick-Ass (2010) version trash et désespéré – évite le piège d’un simple accompagnement sonore sans rapport avec l’histoire.
L’utilisation de ces chansons est légitimée par le fait qu’elles proviennent d’une cassette audio transmise à Peter par sa mère, un vestige nostalgique précieux dont l’aventurier orphelin ne se sépare jamais. Omniprésente, la musique entraînante du film possède sa propre histoire, une portée symbolique qui la rend également très touchante.
Les Gardiens de la Galaxie réussissent avec brio leur arrivée dans les salles obscures : univers visuel surprenant, scènes d’action saisissantes, humour percutant et émotion… Cette nouvelle franchise a décidément tout pour plaire. Une suite des aventures de ces héros turbulents est d’ores et déjà prévue pour 2017, on s’en réjouit d’avance !
> Les Gardiens de la Galaxie (Guardians of the Galaxy), réalisé par James Gunn, États-Unis – Royaume-Uni, 2014 (2h01)