« À ce jour, nous avons recensé quelque 10 000 soldats concernés par ce bug. Nous faisons notre possible pour que tout rentre dans l’ordre au plus vite. » Interrogé par France 24, le ministère de la Défense cache difficilement son embarras devant une histoire qui fait tâche.
Depuis octobre 2011, un problème informatique impacte directement le versement des soldes de nombreux soldats français. Au mieux, ils ne la perçoivent que partiellement. Au pire, ils ne touchent plus leur salaire.
Le fautif s’appelle Louvois, le Logiciel unique à vocation interarmées de la solde, un programme informatique qui doit centraliser le système de paie des armées françaises, lancé à l’automne 2011. Mais voilà, Louvois ne fonctionne pas et ne paie plus l’armée de Terre. Selon les chiffres du ministère de la Défense, 60 % des soldats concernés sont des militaires en opérations extérieures, notamment en Afghanistan.
Si les militaires ne sont pas habilités à manifester pour protester contre cette situation, ce n’est pas le cas de leurs compagnes. Depuis plusieurs mois, plusieurs d’entre elles font entendre leur voix. En mars, la situation était déjà tendue : « Certains familles se retrouvent en interdit bancaire, d’autres vont aux Restos du Cœur, expliquait une femme de soldat en colère à l’Express. Nous, on a mangé des pâtes pendant plusieurs semaines (…) certains soldats sont rayés du tableau d’avancement car leur femmes ont manifesté. »
Depuis le 1er octobre, une plateforme téléphonique « Solde assistance » a vu le jour pour régler le problème. Elle traite actuellement jusqu’à 550 appels par jour. Si certains cas se résolvent facilement, d’autres dossiers nécessitent un traitement qui peut prendre plusieurs semaines.
Un an de bug et 10 000 familles concernées, l’informatique ne peut tout de même pas être responsable de tous les maux. Le ministre semble décidé à régler le problème d’ici Noël. Il serait temps, rappelons tout de même qu’il est aux affaires depuis le mois de juin dernier. Du côté des familles de soldats, on attend de voir. Au printemps on affirmait déjà que le problème était « en voie d’être résolu ».