La France épinglée pour ses contrôles abusifs

La France épinglée pour ses contrôles abusifs

La France épinglée pour ses contrôles abusifs

La France épinglée pour ses contrôles abusifs

26 janvier 2012

La France est pointée du doigt par Human Rights Watch pour les contrôles abusifs de la police sur les habitants des quartiers. Souvent des jeunes hommes issus des minorités.

La base de l’humiliation : Les contrôles d’identité abusifs en France, c’est le nom d’un rapport publié jeudi 26 janvier par Human Rights Watch. Un rapport très critique dans lequel l’ONG montre du doigt la police française : « La police française utilise certains pouvoirs trop étendus dont elle est investie pour procéder à des contrôles d’identité abusifs et non justifiés visant des garçons et de jeunes hommes noirs et arabes ».

Ça commence pour des enfants qui n’ont pas encore 13 ans, issus des minorités. Et ça continue, tant qu’ils sont estampillés « cité ». HRW dénonce des contrôles d’identité abusifs, parfois quotidiens. Des contrôles injustifiés, alors qu’aucune infraction n’a été constatée. Des contrôles qui peuvent s’accompagner de violence, d’un langage injurieux et raciste et de fouilles intempestives. En France, certains d’entre nous n’ont jamais affaire à la police. Pour d’autres, le plus souvent des jeunes des quartiers, c’est quotidien. Ces rapports très tendus entretiennent chez les victimes de contrôles abusifs un fort ressentiment envers la police, celle qui a aussi le rôle de les protéger.

Armé de ce rapport, HRW demande à la France de réformer la loi de manière à prévenir « le profilage ethnique » et « les mauvais traitements lors des contrôles ». L’ONG demande également que les contrôles soient enregistrés, de même que les personnes contrôlées reçoivent une trace de ce contrôle.

Le rapport ne s’appuie pas sur des statistiques mais sur les témoignages de 67 citoyens français, dont 31 mineurs, majoritairement des hommes, d’origine étrangère, africaine ou antillaise.

Témoignage de Ouamar C., 13 ans, de Paris :

« J’étais avec mes amis, assis dans un coin… et ils sont venus nous contrôler. Je n’ai pas parlé car si tu parles, tu es embarqué. Ils ont ouvert ma sacoche. Ils ont aussi cherché sur mon corps. Ça se passe comme ça chaque fois. Ils n’ont rien trouvé sur moi. C’est la première fois que ça se passe devant l’école. Ils disent « Mettez-vous contre le mur », ils fouillent, à la fin ils disent merci et ils s’en vont… Ça fait peur au début quand on me contrôle. Maintenant, je commence à m’habituer. »