#Botzaris36, les réfugiés interpellés

#Botzaris36, les réfugiés interpellés

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#Botzaris36, les réfugiés interpellés

22 juin 2011

Ce matin, alors que Citazine effectuait un reportage sur les réfugiés tunisiens expulsés du 36, rue Botzaris, les forces de l'ordre sont arrivées sur les lieux, dans le parc des Buttes-Chaumont. Tous les réfugiés présents sur place ont été interpellés et conduits au commissariat. Reportage.

Notre équipe devait ce matin mener un reportage dans le parc des Buttes-Chaumont, à Paris. Objet du reportage : la situation de la vingtaine de réfugiés tunisiens, dits de Lampedusa, après les rebondissements, ces derniers jours, au 36, rue Botzaris. Ce centre culturel tunisien était officieusement et jusqu’à la chute de Ben Ali le 14 janvier dernier, le siège français du parti du dictateur déchu. Y étaient entreposés des fichiers, des rapports, des comptes-rendus sur les liens entre le Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) et les différents acteurs français de la vie publique, politique, médiatique.

Le 15 juin dernier, une partie de ses papiers disparaît du bâtiment. Le 16 juin, les réfugiés sont expulsés par les forces de l’ordre. Le 17 juin, le 36, rue Botzaris devient une annexe de l’ambassade de Tunisie et les précieux papiers qu’il héberge sont depuis, en territoire tunisien, intouchable par les autorités françaises.
Une partie des réfugiés expulsés s’est, depuis, essaimée dans Paris. Une autre campe toujours dans le parc des Buttes-Chaumont. Aucune solution d’hébergement n’a été proposée à ces personnes. Le gymnase de 300 places mis à disposition par la ville de Paris n’étant plus en mesure d’accueillir des réfugiés supplémentaires.

Selon la préfecture, un simple contrôle d’identité

Ce matin, Citazine s’est rendu sur place pour comprendre la situation très précaire de ces Tunisiens. Alors que nous interviewions Paul da Silva, l’un des internautes très impliqué dans le collectif de soutien de ces personnes, les camions de CRS et voitures de polices sont arrivés sur les lieux, sirènes hurlantes, gyrophares allumés. Vers 11 heures, les réfugiés tunisiens ont été interpellés et emmenés au commissariat du XIXe arrondissement.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, une douzaine de Tunisiens est encore retenue par la police, les autres ont été relâchés, ramenés à la rue. Jointe par téléphone, la préfecture de police affirme que ces interpellations ont été effectuées suite aux plaintes déposées par les riverains et à la dégradation de bien public, un portail exactement. Paul da Silva affirme quant à lui qu’il est possible de connaître l’identité de l’auteur du délit.

Certains tunisiens étaient en règle, d’autres non. Ceux-là ont donc été gardés. La préfecture déclare également avoir uniquement voulu effectuer un contrôle d’identité, transformé en interpellation massive car aucun des réfugiés n’a présenté de papier. Cependant, ce matin, la policière à qui nous avons demandé ce qu’elle et son équipe s’apprêtaient à faire, a bien répondu, qu’il s’agissait d’une interpellation. Bien avant la fin du contrôle d’identité.
Voici les événements de ce matin.

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Les deux photos de la rue Botzaris, crédit Empanada_Paris (FlickR, CC).