Et si les tablettes pouvaient aider à lutter contre l’illettrisme ? Alors que des écoles, collèges et lycées en France font l’expérience de l’utilisation des tablettes en cours, une ONG a eu l’idée de déposer des tablettes dans deux villages isolés d’Ethiopie et d’observer ce qu’il se passait. Des adultes de ces mêmes villages avaient préalablement été formés à utiliser les recharges solaires nécessaires pour faire fonctionner les tablettes.
Objectif : savoir si des enfants d’environ 6 ans qui n’ont pas appris à lire et à écrire peuvent s’éduquer eux-mêmes, à travers l’usage de tablettes sur lesquelles ont été téléchargés des films, e-books et applications autour de l’apprentissage de l’alphabet. Nicholas Negroponte, le fondateur de l’ONG One Laptop Per Child (littéralement « un ordinateur portable par enfant ») a fait part la semaine dernière, lors d’une conférence sur l’impact des technologies émergentes au prestigieux Massachussets Institute of Technology, des résultats encourageants de cette expérience.
D’illettrés à autodidactes
Au bout de plusieurs mois, ces enfants, qui avaient eu peu de contact auparavant avec l’écrit et n’avaient jamais (ou très peu) vu d’emballages imprimés ou de panneaux routiers contenant des mots, ont réussi à trouver leur chemin à travers les 47 applications stockées dans les tablettes. Après avoir réussi à les allumer et à ouvrir les différentes applications, certains enfants ont su réciter l’alphabet, écrire des mots grâce à un jeu d’alphabétisation mêlant des dessins d’animaux et leurs noms.
Les enfants ont utilisé la caméra, qui avait été préalablement désactivée. « Ils ont même réussi à personnaliser les bureaux de chacune de ces tablettes, alors que nous avions installé un logiciel pour les en empêcher ! » a même expliqué Ed McNierney, un autre membre de l’ONG, lors de la conférence. « Que pouvons nous faire pour millions d’enfants dans le monde qui ne vont pas à l’école ? Et si on pouvait leur donner un outil pour qu’ils puissent lire et apprendre, sans avoir d’école, d’instituteurs ou de livres scolaires ? ».
One Laptop Per Child aspire maintenant à récolter les fonds nécessaires pour élargir cette expérience pendant deux ans, afin de produire des résultats que l’ONG pourra présenter à la communauté scientifique.