Comme l’annonce la célèbre série, l’hiver arrive. Devant cette évidence, le bien nommé En attendant la neige propose de patienter avec cinq courts métrages réunis dans une sélection offrant un bel éventail de styles d’animation.

De la création 2D par ordinateur aux marionnettes en stop motion en passant par l’utilisation de papier découpé, chaque film possède un univers particulier. Pas le temps de s’ennuyer dans ce périple animé absolument charmant.

À la découverte des courts

Conçu pour mettre en avant les courts métrages d’animation sur grand écran, En attendant la neige est un voyage à plus d’un titre. La sélection permet aux enfants de voyager des hauteurs du Mexique aux plaines d’Europe centrale. Les cinq films proviennent de cinéastes du monde entier, réunis par leur passion pour l’animation.

Le périple est également stylistique car la sélection permet de faire découvrir aux enfants des univers graphiques variés : animation par ordinateur, papier découpé ou encore marionnettes en stop motion. L’occasion de rappeler la richesse des procédés offerts par le cinéma, souvent éclipsée par des blockbusters uniformisant la technique utilisée.

Dans cette sélection, Un lynx dans la ville et Le tigre sans rayures ont été conçus lors d’une résidence d’artistes Jeune Public pour Folimage. Depuis près de 30 ans, la structure offre à des cinéastes étrangers la possibilité de développer leurs projets en France.

En bandes désorganisées

Le tigre sans rayures (2018) de Raúl ‘Robin’ Morales Reyes ouvre le bal de ce voyage aux quatre coins du monde. Réalisé en animation sur ordinateur 2D, ce court métrage suit les mésaventures d’un petit tigre qui part à la recherche de ses rayures perdues.

Une quête sans dialogue poétique qui charme par la douceur des dessins et la chaleur des tons orangés dans lequel évolue l’adorable petit tigre.

Des réserves pour l’hiver

Le court métrage Le refuge de l’écureuil (2018) de la réalisatrice Chaïtane Conversat possède un univers graphique intriguant. Le film est en effet réalisé avec un assemblage a priori improbable de papier découpé, peinture, sable, éléments végétaux et objets divers. Un bric-à-brac qui offre pourtant un univers cohérent à cette histoire de transmission.

Malgré son titre, ce film ne met pas en scène un animal dans le rôle principal contrairement aux autres films de la sélection. Le refuge dont il est question est la demeure d’une vieille dame atteinte de syllogomanie qui accumule chez elle des cartons remplis de souvenirs, comme un écureuil le ferait avec des réserves de nourriture.

Tous les mercredis, la vieille dame utilise ces souvenirs pour inventer des récits fantastiques pour sa petite-fille. Mais le temps passe, la jeune fille grandit et, d’histoire en histoire, la vieille dame se retrouve coincée chez elle, entourée de souvenirs devenus encombrants.

Avec sa thématique de l’aliénation dû au temps qui passe, ce film est parmi la sélection celui qui touchera probablement le plus les adultes accompagnant leur progéniture. Son côté loufoque et poétique devrait captiver les plus jeunes. Pour résumer, un court tendrement intergénérationnel. Pour les plus curieux.ses, un making of est en ligne pour découvrir les coulisses de sa production.

Lucky dog

Le court métrage Ticket gagnant (2018) de Svetlana Andrianova réalisé en 2D opte pour la simplicité du trait évoquant les dessins d’enfants. Logique pour cette histoire louant l’affection d’une petite fille sauvant un petit chien errant de l’indifférence. Une charmante adoption qui a de quoi faire fondre la neige.

Héri sans famille

Dans le court métrage Première neige (2015) de la réalisatrice tchèque Lenka Ivancíková, un petit hérisson se réveille un peu trop tôt de son hibernation. Subjugué par la clarté de la lune, il quitte le terrier et sa famille encore endormie. Mais quand la première neige recouvre les sentiers, il doit se rendre à l’évidence : il est totalement perdu !

La magie de l’animation en stop motion opère dans ce court qui réussit le pari de marionnette en équilibre délicat entre naturalisme et expressivité. Impossible de ne pas craquer pour la bouille de ce petit hérisson, vraiment trop mignon.

Malynx

Pour sa dernière escale, En attendant la neige revient à l’animation 2D avec un félin un peu trop curieux qui sème le bazar dans Un lynx dans la ville (2020) de Nina Bisiarina. Alors qu’il s’ennuie dans sa forêt, un lynx facétieux décide d’aller faire un tour dans la ville voisine.

L’imposant animal – aussi grand que les immeubles ! – a-t-il été inspiré du retour de certains animaux dans les villes lors des confinements imposés par la crise sanitaire du coronavirus ? En tout cas, ses drôles de découvertes urbaines ont de quoi amuser et interroger la place de la nature dans nos vi(ll)es.

Collection de courts métrages très attachants, En attendant la neige met en avant la richesse des techniques disponibles pour émerveiller petits et grands. L’occasion de faire découvrir l’animation sur grand écran aux plus petits et une bonne excuse pour retrouver son âme d’enfant, le temps d’une séance bien animée.

> En attendant la neige, réalisé par Collectif, France – Suisse – République Tchèque, 2015-2020 (47 min)