Si l’Euro de football truste l’actualité sportive, ce sont les Coupes du Monde 2002, 2006 et 2010, qui rythment Dias de Gracia. Ces "jours de grâce" auxquels fait allusion le titre sont ceux qui composent le mois que dure la compétition. Une trentaine de journées durant lesquelles la vie suspendrait son cours et les criminels baisseraient la garde. Du moins à Mexico. Dias de Gracia est un film puzzle, comme le Mexique aime en produire (Alejandro Gonzales Inarritu en a fait sa spécialité).
Un policier, un gamin qui veut jouer les gros bras et une femme dont le mari vient de se faire enlever en sont les trois principaux personnages. Leurs histoires se mélangent, se confondent parfois. Le spectateur est un peu perdu, mais c’est volontaire et les pièces finissent par s’emboîter une à une. Dias de Gracia échoue parfois à entretenir de véritables surprises (nul besoin de talents de devin pour anticiper certains twists). Il croule aussi sous les petits effets de mise en scène, comme si le réalisateur, Everardo Gout, venu du monde du clip, avait voulu dresser la liste de ses compétences techniques. S’il aurait gagné à être resserré, ce thriller devrait séduire les amateurs de films nerveux, faisant rimer corruption, trahison et rédemption.
> Dias de Gracia de Everardo Gout, France-Mexique, 2010, (2h13)