Martin Taylor vient de finir de purger une peine de quatre ans de prison pour "délit d’initiés". Alors qu’il retrouve sa compagne, Emily, pour repartir d’un nouveau pied, celle-ci manifeste des tendances dépressives.
En dire davantage sur l’intrigue d’"Effets secondaires" risquerait de gâcher le plaisir du spectateur. Le prolifique Steven Soderbergh – qui a l’habitude de signer un à deux films par an bien qu’il ait annoncé son intention de cesser son activité de réalisateur – livre ici un long métrage malin et retors, qui réserve son lot de surprises. Si l’on se penche sur les invraisemblances et les énormes coïncidences du scénario, on peut dire qu’"Effets secondaires" est une série B qui prend les atours d’un film d’auteur. Soderbergh n’a plus à prouver qu’il sait manier sa caméra et, si certains de ses précédents films (Contagion, Piégée…) en ont déconcerté plus d’un, il fallait tout de même leur reconnaître une mise en scène parfaitement maîtrisée.
Les « effets secondaires » du film semblent contaminer chacun des plans, qui font la part belle aux effets de flous, au cadrages insolites… et la construction-même de l’intrigue qui ne craint pas d’égarer le spectateur en instillant le doute sur ce qui lui est montré ou en laissant l’action s’accélérer comme si elle subissait une poussée fiévreuse. Rooney Mara impressionne dans ce premier rôle qui lui offre le luxe de montrer l’étendue de son talent au grand jour (dans le Millénium de David Fincher, elle disparaissait sous les tatouages et le look punk de l’iconique Lisbeth Salander). Il faudra définitivement compter à l’avenir avec cette actrice bluffante.
> Effets secondaires, de Steven Soderbergh, Etats-Unis, 2013 (1h46).