Ce n’est pas la première fois que la Chine est prise en flagrant délit de copie dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme : des cas de copie de villages européens ont déjà été recensés, comme Halstatt, ce village autrichien inscrit au patrimoine de l’Unesco. Mais cette fois, les bâtiments originaux qui auraient été plagiés ne sont pas encore terminés et surtout, ils sont l’oeuvre de l’une des architectes contemporaines les plus célèbres, prix Pritzker 2004 (soit l’équivalent en architecture du prix Nobel) : Zaha Hadid.
La « starchitecte » anglo-irakienne accuse le promoteur chinois Meiquan 22nd Century d’avoir plagié l’un de ses projets pour bâtir des tours à Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine. Dans l’hebdomadaire allemand Der Spieger, Satoshi Ohashi, responsable du projet au sein du cabinet de Zaha Hadid, soupçonne « les pirates de Chongqing d’avoir obtenu des dossiers ou des dessins numériques » du Wangjing Soho, futur complexe de bureaux et de commerces dont la construction doit s’achever en 2014 à Pékin.
Le promoteur s’en défend, expliquant au contraire qu’il s’est inspiré des pavés de la rive de la Yangtze River qui longe Chongqing. C’est la justice qui devra trancher. En cas de plagiat avéré, le magazine China Intellectual Property indique que le promoteur devra verser une amende à la société de Zaha Hadid, mais que les « faux bâtiments », eux, ne seront pas forcément détruits.