A partir de ce soir au Crazy Horse, coup d’envoi d’une revue avec Christian Louboutin en maître de cérémonie. Le célèbre chausseur, outre sa présence aux pieds des danseuses, a imaginé quatre tableaux dont certaines scènes déchaînent déjà les passions. En annonçant une nonne, postures lascives, qui s’effeuillerait sur scène, le Crazy Horse devait s’attendre à provoquer la hargne de l’institut Civitas. Il paraît même que la bonne sœur enjambe un prie-dieu durant son show.
Les fondamentalistes chrétiens, qui ont déjà été les héros de « Haro sur Golgota Picnic » puis de « Tout sauf Hollande », ont repris le sentier de la guerre. Les ennemis sont clairement identifiés : le cabaret parisien et le chausseur Christian Louboutin. « Cette nouvelle provocation s’inscrit dans la ligne de ces pseudo-artistes contemporains qui, faute de talent, n’ont trouvé pour exister que la mise en scène « d’œuvres » christianophobes », peut-on lire sur le site de l’institut.
Les fous de religion, il n’y en a pas qu’en France. Une galerie espagnole, la Fresh Gallery à Madrid, a subi le 17 février dernier, les attaques d’une bande de catholiques très remontés. Ils avaient répondu à l’appel de AES (Apostolado Eucaristico), une association « très à cheval » sur le respect de la religion. En cause, l’exposition Obscenity du photographe canadien Bruce LaBruce, qui joue à fond la carte « sexe, trash et imagerie religieuse ». La chanteuse Alaska et son époux y campent Marie-Madeleine et Jésus.
Un jésus qui semble très attiré par le décolleté plongeant de la dame. Quand à Rossy de Palma, elle se la joue sœur Rossy, corset sexy, chapelet dans sa bouche entrouverte. Pas sûr qu’elle prie pour nous. Encore une religieuse qui attise les passions !
Ce soir, devant le Crazy Horse, il devrait y avoir du rififi et on devrait entendre crier au blasphème. Peut-être même devant les boutiques du chausseur, comme l’espèrent ceux de chez Civitas. Mais Christian Louboutin a de bonnes chaussures, il restera droit dans ses bottes.