« À partir de maintenant, tous les édifices publics [de Calcutta] qui seront repeints le seront en bleu ciel. » La déclaration au journal The Indian Express, de Firhad Hakim, ministre indien du Développement urbain, est limpide. Calcutta verra désormais la vie en bleu. C’est en effet la nouvelle devise du gouvernement du pays : « Le ciel est notre limite ». Eclairage, viaducs, équipements routiers et même les fameux taxis jaunes seront rafraîchis de la couleur azur. Si les biens de l’Etat sont tous concernés, les propriétaires d’immeubles privés sont aussi incités à en faire de même, en piochant dans leur propre tirelire pour effectuer les travaux.
Mais pourquoi donc vouloir repeindre en bleu cette ville de plus de 14 millions d’habitants ? L’Inde serait-elle accro à la couleur unique pour décorer ses localités ? Déjà en 2006, la ville d’Aurangabad (Etat du Bihar, nord-est du pays), rongée par la criminalité, avait été barbouillée en… rose. Histoire de booster sa moralité et sa spiritualité, selon les autorités. A Calcutta, la vision est à peine différente. « Le bleu est une couleur magnifique, et de surcroît apaisante pour les yeux », a expliqué le maire de la ville, Sobhan Chatterjee.
Cette envie de bleu de la part du gouvernement n’a pas manqué de faire réagir l’opposition, considérant qu’il s’agissait d’une mesure loin d’être essentielle. Le quotidien de Calcutta, The Telegraph, a lui ironisé depuis l’annonce de cette mesure colorée en parlant de « changement cosmétique ».