Farfang abrite Freddy Lupin et sa famille. Depuis des siècles, ils vivent en marge de la société pour protéger leur grand secret. En journée, Freddy et ses proches sont des humains tout à fait ordinaires. Mais la nuit, ils se transforment en loups-garous !

Pour Freddy, le grand moment de la première transformation approche. Son quatorzième anniversaire doit marquer son entrée officielle dans le monde des loups-garous. Mais le soir de son initiation, rien ne se déroule comme prévu. Devant les yeux horrifiés de toute la communauté, Freddy devient… un mignon petit caniche. Un véritable sacrilège pour la famille !

Rejeté par ses pairs, Freddy n’a désormais plus qu’un seul objectif : démontrer qu’il est bien 100% loup.

Loup-garou sans dessus dessous

100% Loup est l’adaptation du livre jeunesse éponyme de l’auteure Jayne Lyons, élu en 2009 livre pour enfants recommandé par les parents. Sa transposition sur grand écran est l’œuvre du studio d’animation européen Studio 100 qui a réalisé La grande aventure de Maya l’abeille en 2014 ainsi que sa suite en 2018 et plus récemment Vic The Vicking (2019).

Dans cette drôle d’histoire canine, le mythe du loup-garou est bousculé à plus d’un titre. Contrairement à ce que pourrait faire penser la séance d’ouverture du film, les loups-garous de Milford ne sont pas de terribles monstres qui terrorisent la population.

Bien au contraire, les membres de la patrouille de nuit veillent sur la ville pour aider les habitants dans le besoin. Mais tout cela doit rester secret car les humains ne comprendraient évidemment pas.

Entre chien et loup

Dans cette version revisitée du mythe, les lycanthropes ne sont pas une menace malgré leur impressionnante carrure. En tout cas pour les humains. Pour les chiens, c’est une autre histoire qui n’est d’ailleurs pas très claire.

Pour une raison assez obscure, les loups-garous ne supportent pas les chiens et vice-versa. Une animosité réciproque qui va rendre compliquée l’aventure de Freddy, enfermé bien malgré lui dans le corps d’un caniche chétif.

Lors de son aventure, Freddy va devoir briser la glace. Le garçon transformé en caniche se fait contre toute attente des amis chez les chiens à commencer par Batty, une petite chienne vagabonde qui lui apprend les rudiments de la vie dans les rues de Milford.

Loup es-tu ?

Histoire d’amitié prônant la tolérance, 100% Loup est aussi une métaphore plutôt maline de la crise d’adolescence. Comme tout bon lycanthrope qui se respecte, Freddy a hâte de se transformer en loup pour la première fois. Cette impatience à grandir à travers l’accès au corps d’un loup-garou fait écho au début de l’adolescence et à une vie d’adulte fantasmée.

La déception est évidemment immense lorsque Freddy découvre qu’il est en fait un simple caniche dans sa forme animale. Une réalité qu’il va devoir pourtant assumer tout en mûrissant rapidement, entraîné dans une suite d’événements remettant en cause ses préjugés.

Tu seras un caniche mon fils

Derrière cette thématique de la transformation, 100% Loup distille également une réflexion habile sur la virilité symbolisée par l’impressionnante masse musculaire et l’épaisse fourrure des loups-garous. Non seulement Freddy se transforme en chien mais alors qu’il aurait pu être un vaillant pitbull, il est un petit caniche inoffensif.

Pour renforcer l’humiliation, Freddy se retrouve rapidement teint en rose, couleur féminine par excellence dans l’imaginaire collectif. Se rêvant chef de la meute comme son père Flasheart avant lui, Freddy est rétrogradé non seulement en chien mais en chien efféminé. Dur à assumer pour un loup-garou éduqué avec une certaine idée de la masculinité.

Au fil de son aventure, Freddy va prendre conscience que les chiens ne sont pas si détestables que ça et qu’au final, son âme de loup-garou n’a que peu à voir avec son apparence physique. La transformation tant souhaitée par Freddy aura bien lieu mais elle s’annonce bien plus philosophique que prévu.

Périple initiatique sans trop de surprise dans son déroulement, 100% Loup pose un regard assez malin sur les différences et l’acceptation de soi. Son esprit malicieux et sa succession de gags bon enfant a de quoi réjouir les plus jeunes dès l’âge de cinq ans.

> 100% Loup (100% Wolf), réalisé par Alexs Stadermann, Australie – Belgique, 2020 (1h35)