1981. L’univers impitoyable de Dallas fait les belles heures de la télé, François Mitterrand vient de s’installer à l’Elysée, les petites filles, comme Vic dans La Boum, ne jurent que par les patins à roulettes. Rachel, elle, s’apprête à fêter ses 9 ans et à faire sa rentrée dans une nouvelle école. Les mois qui vont suivre seront parmi les plus intenses de sa courte existence.
Une jeune héroïne, une fantaisie appuyée et la mort qui rôde : les deux films de Carine Tardieu (son premier, La Tête de maman, est sorti en 2007) partagent plusieurs points communs. Avec Du vent dans mes mollets, adaptation de la bande dessinée et du roman du même nom[fn]signés Raphaële Moussafir, qui a également participé à l’écriture du scénario[/fn], la réalisatrice, maîtrise davantage son style et multiplie les trouvailles visuelles – qui donnent lieu à de belles séquences oniriques ou à une cocasse scène de sexe métaphorique – pour construire une comédie douce amère empreinte de nostalgie.
Elle parvient à trouver le bon timing pour que les gags visuels fonctionnent et que les répliques fassent mouche. Agnès Jaoui en mère flippée et protectrice ne s’économise pas et assume pleinement son rôle de moteur comique. Mais la réussite du film tient surtout au naturel de son duo de jeunes actrices (déniché parmi plus de 500 postulantes), et à leur complicité qui transparaît à l’écran. Quand le film prend une tournure plus grave, Carine Tardieu négocie parfaitement le virage en concluant par une jolie pirouette. Malgré les notes tristes, Du vent dans mes mollets a tout d’un feel good movie, fleurant bon la colle Cléopâtre.
> Du Vent dans mes mollets de Carine Tardieu, France, 2011 (1h39)