Le quiz des rassemblements qui finissent mal

Le quiz des rassemblements qui finissent mal

Le quiz des rassemblements qui finissent mal

Le quiz des rassemblements qui finissent mal

12 août 2011

Nos têtes et nos cerveaux ont cette semaine été farcis par les scènes d'affrontements outre-manche. Notre quiz sera violent. Marches, manifestations, protestations, tour d'horizon subjectif des rassemblements qui ont fini en eau de boudin.

 

Question 1 :

Sur le papier, je suis une marche pacifique pour l’égalité des droits entre catholiques et protestants. Un régiment de para avait été dispatché sur le parcours, on ne sait jamais, au cas où ces salops de catholiques seraient d’humeur chafouine. Une première rixe éclate entre un petit groupe de jeunes et la police. Un sniper aurait été repéré par l’armée. Elle obtient alors le droit de tirer à balles réelles. Elle s’y employa, canardant une foule sans défense. C’était en 1972. Je suis ?

Question 2 :

Des milliers de jeunes gens, étudiants pour la plupart, s’étaient rassemblés sur une des places les plus connues du monde. Le premier rassemblement s’est formé spontanément, pour rendre hommage à Hu Yaobang, ancien secrétaire du parti et réputé réformiste. Culottés, ils réclamaient des choses comme la démocratie, davantage de droits et de libertés. Et puisque c’est mal de réclamer, le gouvernement a envoyé son armée, armée jusqu’aux dents, c’est rien de le dire. Elle a tiré dans le tas. 10 000 blessés, environ 2 000 morts. Dans ce pays, on hésite à réclamer maintenant.
Je suis ?

Question 3 :

« Ils sont pas lourds en février à se souvenir des matraqueurs assermentés qui fignolèrent leur besogne. » Le parti communiste et d’autres mouvements de gauche avaient voulu se rassembler pour dénoncer des tas de trucs, dont la guerre d’Algérie et les agissements douteux de l’OAS. Mais ce bon vieux de Gaulle avait décrété l’état d’urgence quelques mois plus tôt alors les manifs, il encaissait moyen. Papon a voulu réprimer, car Papon restera toujours Papon. Il a, une fois de plus, reçu le soutien des autorités. La foule réprimée s’est massée dans une station de métro inhospitalière. Bilan : neuf morts, le crâne fracturé, écrasés par la foule. Je suis ?

Question 4 :

Au départ j’étais une manifestation d’étudiants et de gamins. Leur revendication : « Non à l’enseignement à l’école en Afrikaans ». Cela a mis le parfaitement blanc ministre de la justice dans tous ses états qui a ordonné à ses sbires, également parfaitement blancs, d’user de tous les moyens pour stopper cette marche. Ils ont tiré dans la masse, souvent dans le dos, parce que c’est plus pratique. Hector Pieterson, 12 ans, abattu d’une balle dans le dos, devient le symbole de cette répression aveugle qui embrasa ensuite le quartier. Je suis ?

Question 5 :

Suite aux lourds soupçons de fraude qui pesaient sur la réélection du Président, des rassemblements spontanés ont eu lieu dans la rue, le lendemain du scrutin. La foule voulait la victoire du réformateur Hussein Moussavi. Mais c’est finalement l’ingénieur qui aime jouer avec l’atome qui est réélu. Les révoltes durent plusieurs jours. La répression est sanglante. Deux ans plus tard, le petit homme fraudeur et son blouson ridicule conservent leur siège suprême. Je suis ?

Question 6 :

En 1985 à lieu la finale de la coupe d’Europe des Clubs Champions où se voient opposés le Liverpool de Ian Rush à la Juventus de notre Platoche national. Les supporters de Liverpool sont rancuniers de s’être fait méchamment tabassés l’an dernier lors de la précédente finale à Rome. Ils préparent leur vengeance. Peu avant le match, les fans des Reds envahissent les tribunes neutres et piétinent 39 personnes (essentiellement des italo-belges). Les tifosis italiens tentent d’envahir le terrain mais la police belge intervient. Bon ce n’est pas tout ça mais il y avait aussi un match à jouer, c’est quand même plus important… Et c’est notre sacré Michel qui a mis le but vainqueur. Je suis ?

Question 7 :

Le 5 juin doit être enterré un général valeureux d’Empire mis à la retraite sous la Restauration et visage du parti Républicain. Pour les Républicains, voici un bon prétexte à une insurrection. Au fur et à mesure que le convoi progresse, le mouvement de foule se transforme en manifestation, des drapeaux rouges se montrent. La troupe intervient, une partie de la garnison se mêle aux insurgés, les combats durent jusqu’au soir. La rébellion est matée, 800 victimes dont une qui est tombée par terre par la faute de Voltaire et le nez dans le ruisseau à cause de Rousseau. Je suis ?

Question 8 :

Je suis la dernière édition d’un rassemblement d’abord annuel, débuté en 1989. J’ai rassemblé jusqu’à 1 600 000 personnes pour une seule édition ! Pour me renouveler un peu, je m’organise dans des villes différentes et en 2010 dans une obscure ville de Rhénanie. L’affluence est grande mais une seule voie d’accès, via un tunnel, est prévue. Entre ceux qui veulent revenir sur leur pas et ceux qui veulent accéder au site, c’est l’encombrement et vite la panique. 511 personnes sont blessées et 21 trouvent la mort, piétinées. Ce drame provoque la fin du mouvement. Je suis ?

Question 9 :

La République est gangrenée par une crise financière, une instabilité ministérielle et de nombreuses affaires de corruption dont l’affaire Stavisky est le point d’orgue. Le 6 février, plusieurs manifestations ont lieu dans Paris, organisées par les ligues d’extrême droite telles que l’Action Française, les Croix de Feu ou les Camelots du Roi. Au total 30 000 manifestants, dont beaucoup d’anciens combattants. Les manifestants occupent l’Hôtel de ville mais les Croix de Feu refusent d’envahir le Palais Bourbon et se dispersent. La foule se rassemble place de la Concorde et la manifestation tourne à l’émeute. La gendarmerie intervient et tire sur la foule (15 morts et 1500 blessés). Le gouvernement tombe. Je suis ?

Question 10 :

Le 4 mai 1970, une manifestation contre la guerre du Viet Nam se déroule sur un campus de l’Ohio. Depuis trois jours, les protestations sont relativement houleuses et effraient les autorités. La Garde Nationale vient disperser la foule, une minorité se dresse sur les hauteurs. La garde tire sur les étudiants, situés à une centaine de mètres et abat deux militants et deux étudiants qui marchent entre deux classes. Choqué, Neil Young fera de cet évènement sa première protest song : « Ohio ».  Je suis ?