Trois ans se sont écoulés depuis le précédent album de Pokett, nom du projet que mène Stéphane Garry. C’est court, c’est long aussi, la succession du disque très réussi qu’est "The Peak" était forcément un challenge, que le songwriter et son groupe ont relevé avec brio.
Concision et simplicité : voici les deux piliers de cet excellent disque [fn]Pokett – Three Free Trees, Frech Toast / Anticraft.[/fn], qui accroche l’oreille à la première écoute, et se laisse réécouter par la suite avec toujours la même fraîcheur. Si le disque s’ouvre sur une cavalcade power-pop que n’aurait pas reniée un Nada Surf au top de sa forme ("The Way Down"), Stéphane Garry a le chic pour nous écrire de bien belles ballades acoustiques ("Take Me Home", "A Sinking Island") ou un peu plus musclées et électriques ("Like a Knife"). Sur ces dernières, le parrallèle avec un groupe comme Calc (pour rester dans l’Hexagone) semble assez évident: adresse mélodique, voix légère mais affirmée, arrangements parfaitement mesurés et servant la chanson sans l’alourdir. L’équilibre est atteint à la perfection, et témoigne d’une écriture parfaitement maîtrisée, qui a eu le temps de mûrir durant les trois années d’attente.
"Three Free Trees" est donc un disque varié mais à la fluidité jamais prise en défaut : la sponatnéité se mêle tout naturellement à l’immédiateté, le folk acoustique et délicat ("Make It Last") à la pop électrique et catchy de "Someone You Know", la concision à la longueur de "Three Free Chords", et son final haletant qui s’étire sur plus de 3 minutes. Puisque le disque tourne autour, plus ou moins consciemment, du chiffre 3, je vais essayer de synthétiser mon avis sur le disque en trois mots (à défaut d’une note) : efficace, travaillé, délectable.
Mickaël Choisi
Retrouvez l’interview vidéo de Pokett, réalisée lors des répétitions au Point Ephémère.