La plus grande centrale parisienne photovoltaïque a été inaugurée le 19 octobre dernier à l’ouest de la capitale, dans le 17e arrondissement. Un moyen de (re)mettre un petit coup de projecteur sur l’éco-quartier de Clichy-Batignolles, qui commence à sortir de terre et devrait être livré d’ici 2017.
La centrale de Clichy-Batignolles, c’est 600 m2 de panneaux solaires, exposés plein Sud, au 10e étage de l’immeuble "Quintessence" avec une capacité de 96 kWc (le kWc ou kiloWatt crête exprime la puissance délivrée par la centrale, dans des conditions standards d’ensoleillement et de température. Explications ici)
Une superficie qui vient s’ajouter aux 20.000 m2 déjà installés dans la capitale, sur les toits mais pas que, puisqu’on retrouve, par exemple dans le 10e arrondissement, des panneaux photovoltaïques sur les facades.
La halle Pajol, future plus grande centrale photovoltaïque de Paris
40.000 m2 de panneaux son prévus dans ce quartier, dont 2.000 m2 rien que sur les facades du futur palais de justice de Paris qui doit être livré à l’horizon 2016. Cependant, la dénommée "plus grande centrale photovoltaïque de Paris" ne devrait pas conserver ce titre très longtemps, avec l’arrivée prochaine, d’ici le printemps 2013, de la Halle Pajol, située au coeur du quartier de la Chapelle, dans le 18e arrondissement. Elle accueillera, sur son toit, 3.500 m2 de panneaux, pour une puissance totale de 465 kWc. L’équivalent de la consommation de la halle, projet architectural imaginé par Françoise-Hélène Jourda.
Autre exemple d’intégration de panneaux photovoltaïques : au stade Jean-Bouin, à quelques encablures du Parc des Princes. En rénovation depuis 2010, son toit accueillera, lui, 2.800 m2 de panneaux solaires. Livraison prévue au printemps 2013.
En tout à Paris, ce sont près de 200.000 m2 de panneaux photovoltaïques dont la ville espère initier la pose d’ici 2014.
Une tendance urbaine qui s’affirme en France puisqu’en avril dernier, la ville de Bordeaux a frappé fort en raccordant au réseau EDF sa centrale photovoltaïque urbaine. 78.000 m2 de panneaux solaires installés au-dessus du parking du parc des expositions de la ville.
Du solaire ? A Paris ?
Bien sûr, qui dit "photovoltaîque", dit également "ensoleillement". La grisaille parisienne actuelle laisse planer un doute : le soleil de la capitale peut-il vraiment fournir suffisamment d’énergie ? Certes, l’ensoleillement est bien moindre qu’à Marseille mais ne freine pas Paris, malgré, en moyenne, les (petites) 1.800 heures annuelles d’ensoleillement dans la capitale, contre 2.800 heures pour la cité phocéenne.
D’autant qu’il faut composer avec d’autres contraintes, notamment le respect des règles d’urbanisme, et la baisse du coût du rachat de l’électricité produite par EDF. Baisse qui, en conséquence, allonge la durée d’amortissement des équipements photovoltaïques. Une bonne raison de ne pas investir dans cette énergie, et pourtant…
Paris s’est engagé, dans son plan climat adopté en 2007, à atteindre aux alentours de 2020, 25 % d’énergies renouvelables dans sa consommation énergétique. Les initiatives telles la halles Pajol et Clichy Batignolles devraient donc se multipler dans les années à venir, mais aussi auprès des bailleurs sociaux et des co-propriétaires.
De quoi modifier la physionomie des toits parisiens, qui attendront désormais le Soleil.