Ralph est malheureux. Dans un jeu vidéo, il joue le rôle du méchant. Normal : à la force de ses seuls biceps, il détruit la façade d’un immeuble, que le gentil Bob s’empresse de réparer, pour la plus grande joie des résidents. Lorsque la salle d’arcade ferme ses portes, les protagonistes des jeux vidéos continuent de vivre leur vie, mais pour Ralph, rien ne change : il est toujours craint par ses voisins qui le mettent à l’écart. Il se dit que, s’il se distinguait en bien, de manière spectaculaire, le regard des autres pourraient changer. C’est ainsi qu’il va quitter son jeu pour aller décrocher une prestigieuse médaille dans un autre univers de pixel…
Le Disney de Noël est arrivé. Il se murmurait qu’il s’agissait d’un « Toy Story des jeux vidéo ». Ce qui n’est pas vraiment le cas. D’abord parce qu’il n’arrive pas au niveau du classique de l’animation, qui a placé la barre très haut. Ensuite parce que, si les références directes aux jeux mythiques, de « Street fighter » à « Sonic » en passant par « Pacman » sont bien au rendez-vous, elles sont loin de représenter la substantifique moelle du film. Les gamers les plus hardcore resteront sur leur faim.
Trop de sucre ?
Si Les Mondes de Ralph risque de ne pas faire l’unanimité chez les adulescents – il n’y a pas vraiment matière à une double-lecture adulte -, il cartonnera sans doute chez les plus petits. Ralph est amené à évoluer dans un jeu de tir en vision subjective, puis dans un autre de course automobile aux graphismes rose bonbon.
On sent l’envie de brasser large et de séduire autant les petits garçons que les petites filles. La plus grosse partie de l’intrigue se déroule dans l’univers du jeu « Sugar rush ». Un monde riche en glucose – l’overdose guette – : les routes sont en chamallow, du cola jaillit des fontaines, les biscuits Oréo forment la garde rapprochée du roi… Et c’est là, la principale limite du film : il n’évite pas la guimauve. Sans surprise, la morale est très convenue – il ne faut pas juger les gens sur les apparences parce que les derniers seront les premiers – mais Les Mondes de Ralph est un film enjoué, avec suffisamment d’humour malicieux pour rassembler toute la famille entre deux bouchées de bûches de Noël.
> Les Mondes de Ralph, réalisé par Rich Moore, Etats-Unis, 2012 (1h41)