La moitié des médicaments prescrits seraient « inutiles ». Pire, 20% seraient mal tolérés et 5% même « potentiellement dangereux ». C’est ce qu’affirment le professeur Philippe Even, directeur de l’Institut Necker, et Bernard Debré, député UMP de Paris, dans le « Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux » qui parait ce jeudi. Un travail réalisé à partir d’une base de données de 20 000 références. Le Nouvel Observateur, qui publie les bonnes feuilles de ce livre, a même mis en ligne une liste noire des 58 médicaments dangereux sur son site.
Phlébites et embolies pulmonaires causées par des pilules contraceptives, danger d’hépatites en utilisant certains anti-inflammatoires… La liste n’est pas rassurante. Dans leur rapport sur le Mediator en 2011, rédigé à la demande de Nicolas Sarkozy, alors président, les deux hommes pointaient déjà du doigt le nombre trop élevé de médicaments en France : environ 2 000 molécules commercialisées sous 4 500 marques et présentations différentes. Pour le professeur Even, qui qualifie l’industrie pharmaceutique de « la moins éthique » des industries, retirer du marché les médicaments « dangereux, inutiles ou inefficaces » suffirait à régler le déficit de l’assurance maladie.
Mais de son côté, la fédération professionnelle des industriels du médicament (Leem) dénonce les « amalgames et approximations » de Bernard Debré et Philippe Even. La Leem déplore le fait que ce livre « contribue à alarmer inutilement les malades », et craint qu’il ne les encourage à arrêter eux-même « des traitements pourtant adaptés aux maladies dont ils souffrent ».