Voici une semaine jour pour jour, Amina Al Filali, 16 ans, se suicidait. L’unique issue que l’adolescente ait trouvée pour échapper à son violeur. La jeune fille avait été contrainte par sa famille d’épouser son bourreau.
Ce 17 mars plusieurs associations féministes se sont regroupées à Rabat devant le Parlement marocain. Elles demandent le retrait de la loi dont Amina, et d’autres jeunes filles, ont été victimes. L’article 475 du code pénal prévoit l’emprisonnement du violeur si la victime est mineure. Sauf en cas de mariage entre la victime et son bourreau, consenti par les parents de la victime. Les poursuites contre l’agresseur sont alors abandonnées.
Les parents d’Amina ont accepté de passer cet accord avec le violeur de leur fille de 16 ans. Pour la marier malgré tout, alors qu’elle n’était plus vierge, ils l’ont contrainte à épouser son bourreau. L’honneur était sauf, une fois Amina mariée, la famille ne subirait plus la honte.
Le suicide d’Amina, survenu le 10 mars, a eu l’effet d’un électrochoc sur une société marocaine partagée entre tradition et modernité. Les associations féministes exigent quant à elle le retrait d’une loi injuste qui bénéficie au violeur, surtout pas à la victime.
Amina a absorbé de la mort aux rats pour mettre fin à ses jours. Son mari, son violeur, a été entendu par la police avant d’être relâché.