L’homme aurait-il arrêté de développer ses capacités intellectuelles depuis plusieurs milliers d’années ? C’est ce que des chercheurs de l’université de Stanford viennent d’expliquer dans une étude, publiée par l’équipe du professeur Gerald Crabtree.
Le scientifique et son équipe considèrent effectivement que les gènes qui régissent nos capacités émotionnelles et intellectuelles ont déjà fait l’objet de nombreuses mutations qui réduisent leur efficacité et, en conséquence, nos capacités.
Pour Crabtree, ces gènes se sont vraisemblablement développés « dans un monde où chaque individu était exposé aux mécanismes sélectifs bruts de la nature, en fonction des critères ».
Il explique ainsi que la disparition de la « sélection extrême » est au cœur du problème. « Un chasseur-cueilleur qui ne concevait pas correctement une solution pour fournir de la nourriture ou un abri mourait probablement, avec sa progéniture, alors qu’un cadre moderne de Wall Street qui fait une erreur conceptuelle similaire recevra un bonus substantiel et sera un partenaire plus attirant ».
Ces propos créent le débat au sein de la communauté scientifique, comme le rapporte le Telegraph : plusieurs scientifiques critiquent en effet les affirmations de Crabtree. A commencer par Robin Dunbar, professeur d’anthropologie à l’université d’Oxford, qui explique que ce qui a conduit à l’évolution « du cerveau de l’homme et du primate c’est la complexité de notre monde social [et] ce monde complexe n’est pas sur le point de disparaître. Des choses comme choisir son compagnon ou décider de la meilleure façon d’élever nos enfants seront toujours avec nous ».
Maxisciences souligne que le généticien britannique Steve Jones, critique quant à lui l’absence de données permettant d’étayer cette étude, pourtant publiée dans la très sérieuse revue Trend in Genetics.
La question demeure : la sélection naturelle étant de moins en moins dure, l’Homme est-il de plus en plus con ?