Même en prison, la guerre des gangs mexicains fait des ravages. Dimanche, une très violente émeute opposant deux bandes rivales, Los Zetas et le gang du Golfe, a fait au moins 44 morts chez les détenus. Les deux gangs se disputaient le contrôle de la prison d’Apodaca, située à 30 kilomètres de la ville de Monterrey, au nord du pays, à environ 200 kilomètres de la frontière avec le Texas. Aucune arme à feu n’a été utilisée.
Tous les détenus, attaqués à l’aube dans leur dortoir, sont morts de blessures par armes blanches et armes contondantes, pierres et barres de fer. Il n’y a aucun survivant parmi les prisonniers attaqués. Ce n’est que quelques heures plus tard que les autorités ont pu faire revenir le calme dans l’enceinte.
Le centre de détention d’Apodaca, qui serait contrôlé par le cartel des Zetas (le plus sanguinaire), peut accueillir officiellement 1 500 détenus. Ils seraient en réalité près de 3 000 derrière les barreaux… Une surcapacité courante dans les prisons mexicaines. Des prisons dans lesquelles gardiens et membres de la direction sont souvent corrompus et complices des cartels de la drogue qui contrôlent le trafic entre Mexique et Etats-Unis. Les gangs s’entretuent quotidiennement dans la rue, notamment dans les villes frontalières, et les barreaux n’empêchent pas les violents affrontements des rivaux en prison.
La lutte contre les cartels, un thème qui aura son importance dans la campagne électorale, auprès d’une population exaspérée, à l’approche de l’élection présidentielle de juillet prochain.