Tous fous d’Ikéa, à tel point qu’un Européen sur 10 aurait été conçu dans un lit du géant de l’ameublement. C’est M Le magazine du Monde qui l’écrit, au conditionnel, au détour d’un long article consacré à l’entreprise suédoise, publié le 25 juillet 2013.
Un chiffre qui est, pour le magazine, une preuve “de l’entremêlement profond de la marque suédoise et de notre ADN” – sur son site, Ikéa assure réaliser 80 % de son chiffre d’affaires en Europe – et qui fait sourire les réseaux sociaux, Twitter en premier lieu. C’est connu, Twitter aime beaucoup sourire.
Une information amusante, certes, mais qui est cependant donnée au conditionnel. Et pour cause : le chiffre est difficilement vérifiable. Surtout, il n’est pas neuf et erre sur les internets depuis déjà un moment, toujours au conditionnel : par exemple, sur Rue89, dans un article publié en 2008. Le revoici un an plus tard, en 2009, sur le site de Café babel, puis sur le site de Paris Match, en guise d’accroche d’un article publié en 2011.
Comment ce chiffre a été calculé ? Non, personne n’est venu vérifier la marque du lit dans lequel vous vous adonniez à vos ébats, même si Ikea effectue des milliers de visites de domiciles chaque année, relève le magazine du Monde. Café Babel avance l’hypothèse suivante : “selon un savant calcul entre le nombre de naissances en Europe et les ventes du grand magasin depuis les années 50, il semblerait qu’un Européen sur 10 ait été conçu sur un lit Ikea”.
Un “savant calcul” non expliqué, ni sourcé, qui lie la conception d’un enfant à la marque du lit acheté. Un théorème un poil réducteur : ce n’est parce qu’on achète un lit Ikéa, qu’on y concevra forcément un enfant. La certes bien nommée chambre-à-coucher serait le seul lieu d’ébats ? Quid des autres pièces (où de l’extérieur) ? Peu importe la marque du lit ceci-dit. Comme le conclut Ikea dans ses pub : Njüt ! (Profitez !).