Elles étaient six en lice pour deux « trophées » : Barclays, Freeport, Samsung, Syngenta, TEPCO et Vale. Une récompense dont se seraient pourtant bien passées ces entreprises internationales. Comme chaque année, en marge du Forum économique de Davos (Suisse), Greenpeace et l’association Déclaration de Berne ont remis leurs Public Eye Awards : un bonnet d’âne qui distingue les entreprises sans scrupules pour l’environnement ni pour les droits de l’Homme.
Ce vendredi 27 janvier à Davos, le prix du public (88 000 votants sur internet) a été remis à l’entreprise minière brésilienne Vale, plus gros producteur de minerai de fer au monde. Ce que lui reprochent les organisateurs du Public Eye Awards ? La participation à la construction du très controversé barrage de Belo Monte, en Amazonie, entraînant le départ forcé de 40 000 personnes sans aucun dédommagement. Le tout dans des conditions de travail « inhumaines » selon les ONG. Vale a recueilli 25 042 votes d’internautes. TEPCO, la compagnie d’électricité japonaise accusée de négligence dans la sécurité de ses centrales nucléaires (avec les conséquences que l’on sait à Fukushima), a été épargnée de peu, avec 24 245 votes…
Deuxième entreprise décomplexée… donc récompensée : le géant bancaire britannique Barclays, qui a reçu le prix du jury, le Global Award. La banque est accusée de spéculer sur le marché des produits alimentaires, faisant « grimper le prix des denrées aux dépends des plus pauvres ».
La remise des récompenses s’est déroulée en présence de Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel d’économie en 2001, qui a souligné l’importance de ce prix tout en rappelant la nécessité « d’inciter la création de structures, de cadres légaux, et d’augmenter (les) attentes et (les) demandes envers les entreprises, en tant que citoyens du monde ».