La-dite Camille est une quadra au bord de la crise de nerfs, qui vient de se séparer d’avec son compagnon. Aux douze coups de minuit, à la Saint-Sylvestre 2007, elle se retrouve téléportée au 1er janvier 1985. Un retour en arrière, qui lui permet de retrouver ses parents, en même temps que les bancs du lycée. Rien n’a changé. Même son futur ex-homme de sa vie est là. L’alliance du voyage dans le temps et des références à la culture pop a déjà été bien exploité, notamment dans le cinéma américain, entre Peggy Sue s’est mariée, Retour vers le futur, Un Jour sans fin ou le récent Detention. Mais Camille redouble en transpose les codes dans un décor bien français, de manière convaincante.
Le film est cocasse : le fait que Noémie Lvovsky incarne elle-même la Camille ado, sans rien retoucher à son apparence – tous les acteurs, d’ailleurs, jouent leur rôle aux deux époques du film – crée un décalage constant et irrésistible. Le film est aussi poétique : l’émotion affleure lorsque Camille profite de l’opportunité pour passer du temps avec une mère qu’elle sait condamnée à une mort soudaine. Le scénario tisse un joli canevas, se nouant autour des questions de destin, de fatalité, de seconde chance… Ni happy end, ni final amer ou désabusé, Camille redouble nous laisse sur une sensation d’apaisement. Celui d’une femme qui s’est réconciliée avec elle-même.
> Camille redouble de Noémie Lvovsky, France, 2012 (1h55)