2013, il doit en rester 13

2013, il doit en rester 13

2013, il doit en rester 13

2013, il doit en rester 13

30 décembre 2013

Promis, je ne dirai pas, avec une fausse honnêteté, que les tops de fin d'année c'est utile, mais on le fait quand même parce que c'est notre droit (un peu comme les élections en fait). Je vous ai donc concocté un classement pas piqué des hannetons dont les gagnants ont été élus par astroturfing via une société de services basée au Bangladesh. Comme chaque année, il y a des bonnes surprises et des déceptions (Les National et Sebadoh hors classement par exemple). Un top encore très anglo-saxon parce que je ne suis pas très ouvert d'esprit.

1. San Fermin – San Fermin

 

Autant le dire tout de suite, s’il n'y en avait vraiment qu’un à garder, c’est celui-ci. Grosse claque de 2013, le premier album des New-Yorkais est tout simplement grandiose. Bon, j’entends d'ici les rageux qui diront que ce n'est qu’un mélange de National et de Sufjan Stevens (et excusez les références…). Projet d’Ellis Ludwig-Leone, pianiste et unique songwriter, San Fermin est un concentré du meilleur de la musique américaine (enfin, celle que j’aime tout du moins) mixant pop orchestrale, folk dépouillé et même dissonances post modernes.

Ici, Torero

2. Son Lux – Lanterns

Troisième album pour l’américain Son Lux. Et on peut dire que Lanterns a extirpé le compositeur de l'anonymat, ses deux premiers albums étant restés malheureusement trop discrets. Ryan Lott est sans doute rentré dans la lumière suite à sa collaboration avec Sufjan Stevens. On remerciera, encore, ce dernier car Lanterns est un album magique et aventureux d’une beauté nouvelle. Et 2014 commence bien vu que Son Lux est une des têtes d’affiche de Mo’fo cette année.

Ici, Lost It To Trying

3. Petit Fantôme – Stave

Pas vraiment conçu comme un album mais plutôt comme une mixtape distribuée gratuitement à l'origine, Stave a été tellement bien reçu que Pierre Loustaunau, aka Petit Fantôme, l’a finalement sorti en matérialisé en cette fin d’année 2013. Un franc succès qui lui a permis aussi d’être programmé au festival Pitchfork

Stave regroupe des morceaux enregistrés au fil du temps qui, malgré leur éclectisme, donne un résultat cohérent. Marqué par la mélancolie et par une personnalité très forte, Stave est un album de variété pop extrêmement touchant.

Ici, Teahupoo

 

4. Islands – Ski Mask

L’an dernier, Islands a sorti certainement leur meilleur album. Ski Mask est un album réussi mais on sent le canadien un brin désabusé : là où A Sleep & Forgetting regorgeait d’émotions, il ressort de Ski Mask surtout du désespoir. Finie la légèreté donc, mais Nick Thorburn n’a rien perdu de son talent de mélodiste. Les titres sont toujours accrocheurs et les arrangements soignés.

Ici, Shotgun Vision

5. Mendelson – s/t

La musique de Mendelson a toujours demandé une certaine discipline d’écoute à ses auditeurs. On ne peut pas dire que les Franciliens aient réduit leur niveau d’exigence avec ce triple album (avec un morceau de 54 minutes). Avec des textes qui font toujours aussi mal, la troupe de Pascal Bouaziz réussit, encore une fois, un exercice qu’elle est peut-être seule à pouvoir réaliser, à savoir allier ambition littéraire et post rock dur et nu.

Ici, Il n’y a pas d’autres rêves

6. Local Natives – Hummingbird

C’est vrai qu’après la première écoute, on est déçu de ne plus retrouver le "pim pam poum" enjôleur du premier album. Mais si les Californiens ont sensiblement ralenti leur tempo, ils ont aussi remarquablement étoffé leurs compositions et la qualité de leurs chants. Sans doute bien aidé par Aaron Dessner à la production, Hummingbird est beaucoup plus aérien, beaucoup plus fin que Gorilla Manor, qui avait quand même des côtés patate/saucisse parfois un peu grossier. Belle évolution pour le combo de San Francisco.

Ici, Breaker

7. Nick Cave & The Bad Seeds – Push The Sky Away

Le dernier album de Nick Cave & The Bad Seeds rentre parfaitement dans mon top 2013, même s'il est un peu difficile de parler de cet album, tant la longue carrière des Australiens n’est plus à démontrer. Plus apaisé que fiévreux, mais toujours autant intense, Push The Sky Away, enregistré dans le sud de la France, se laisse apprécier avec le temps.

Ici, We No Who U R

8. Lord Huron – Lonesome Dreams

Et on continue avec la Californie avec Lord Huron (qui sonne plus Canadien que Californien, mais bon). Les plus fidèles d’entre-vous auront noté que nous avons eu la chance de les avoir en session acoustique au début de l'année. Et on avait eu bien de la chance tant ce groupe aux faux airs de Fleet Foxes respire les balades ensoleillées. Des balades plus ou moins mouvementées selon l’humeur; mais toujours dans les grands espaces.

Ici, Time To Run

9. Girls In Hawaii – Everest

Ca faisait très plaisir de revoir Girls In Hawaii reprendre du service après le décès brutal du batteur en 2010. Les Belges nous ont concocté un grand album pop marqué par la disparition. Toujours autant inspiré, Girls in Hawaii s’est sophistiqué et prend le temps de poser ses mélodies. C’est d’ailleurs dans leurs passages en demi-teintes, et non sur de morceaux potentiellement catchy, que Everest atteint son sommet.

Ici, Misses

10. Franz Ferdinand – Right Toughts, Right Words, Right Actions

Ah ben si on m’avait dit que je remettrai les Ecossais dans un top un jour… J’avais un peu abandonné tout espoir sur Franz Ferdinand après leur troisième album inquiétant. Et pourtant, Right Action est un bon album qui fait honneur aux meilleurs albums de pop britannique des 80’s. 

Ici, Right Action

11. Jeremy Jay – Abandoned Appartments

On continue avec Jeremy Jay, le plus british des compositeurs américains. Avec sa production très recherché,  Abandoned Appartments est un album pop aux sonorités new wave très élégant.

Ici, Covered in Ivy

12. Hospital Ships – Destruction In Yr Soul

J’ai toujours adoré la voix de Jordan Geiger et ce qu’il a pu faire avec Minus Story. C’est donc avec une grande joie que je l’ai vu revenir avec Hospital Ships cette année. Et le fait qu’il soit passé par Microcultures pour la sortie en France de Destruction in Yr Soul est un peu la cerise sur le gâteau. Alternant avec brio moments d’accalmie et déflagrations,  Hospital Ships est un des petits joyaux de l’année.

Ici, Come Back to Life

13. Orval Carlos Sibelius – Super Forma

Orval Carlos Sibelius a bien buzzé cette année avec son Super Forma, aux mélodies pop ambitieuses qui ont fait passer Axel Monneau pour le Wayne Coyne (Flaming Lips) parisien.

Ici, Desintegraçao

 

Et voilà c'est fini. Pour 2014, je mets déjà une pièce sur Michel Cloup et John & The Volta.