Un médicament sur deux ne sert à rien ?

Un médicament sur deux ne sert à rien ?

Un médicament sur deux ne sert à rien ?

Un médicament sur deux ne sert à rien ?

13 septembre 2012

Bernard Debré et Philippe Even, que Nicolas Sarkozy avaient chargés en 2011 d'un rapport sur le Mediator, publient aujourd'hui un livre sur les médicaments "inutiles" voire "dangereux". Selon eux, le nombre de médicaments en France est trop élevé.

La moitié des médicaments prescrits seraient « inutiles ». Pire, 20% seraient mal tolérés et 5% même « potentiellement dangereux ». C’est ce qu’affirment le professeur Philippe Even, directeur de l’Institut Necker, et Bernard Debré, député UMP de Paris, dans le « Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux » qui parait ce jeudi. Un travail réalisé à partir d’une base de données de 20 000 références. Le Nouvel Observateur, qui publie les bonnes feuilles de ce livre, a même mis en ligne une liste noire des 58 médicaments dangereux sur son site.

Et si un médicament sur deux était inutile ? - FlickR - CC - Frédéric Bisson

Phlébites et embolies pulmonaires causées par des pilules contraceptives, danger d’hépatites en utilisant certains anti-inflammatoires… La liste n’est pas rassurante. Dans leur rapport sur le Mediator en 2011, rédigé à la demande de Nicolas Sarkozy, alors président, les deux hommes pointaient déjà du doigt le nombre trop élevé de médicaments en France : environ 2 000 molécules commercialisées sous 4 500 marques et présentations différentes. Pour le professeur Even, qui qualifie l’industrie pharmaceutique de « la moins éthique » des industries, retirer du marché les médicaments « dangereux, inutiles ou inefficaces » suffirait à régler le déficit de l’assurance maladie.

Mais de son côté, la fédération professionnelle des industriels du médicament (Leem) dénonce les « amalgames et approximations » de Bernard Debré et Philippe Even. La Leem déplore le fait que ce livre « contribue à alarmer inutilement les malades », et craint qu’il ne les encourage à arrêter eux-même « des traitements pourtant adaptés aux maladies dont ils souffrent ».