Les seniors cannois ne parlent pas de sexe

Les seniors cannois ne parlent pas de sexe

Les seniors cannois ne parlent pas de sexe

Les seniors cannois ne parlent pas de sexe

28 juin 2012

À Cannes, un questionnaire sur la sexualité des seniors provoquent l'indignation de la bonne société pudibonde.

Safe sex for seniors | Photo DR

Un questionnaire sur la sexualité des seniors a choqué la pudeur de la bonne société cannoise. Diffusé par le centre communal d’actions sociales (CCAS) pour le compte de Sida info service (SIS), l’enquête s’intéressait, entre autres, à la fréquence des rapports sexuels des cheveux blancs, à leur orientation sexuelle, à leur pratique, ou non, de la masturbation.

Lundi 25 juin, l’opposition, par la voix de Philippe Tabarot (divers droite), n’a pas manqué de dénoncé au conseil minucipal l’enquête cochonne qui faisait parler d’elle dans les maisons de retraite. Le maire UMP Bernard Brochand a donc préféré ménagé ses ouailles (et son mandat) et a retiré le questionnaire de la circulation. Rendez-vous compte, sur les 160 séniors qui avaient accepté de répondre, 3 auraient fait part de leur indignation face à cette intrusion dans leur vie privée ! Pourtant, avec son intitulé « Vie affective et sexualité des séniors », on ne peut pas dire que l’enquête jugée licencieuse avançait masquée.

Elle avait été diligentée par Sida info service, alerté par les chiffres de la séropositivité en France. 4,5% des séropositifs en France ont plus de 60 ans, 7% dans la région Paca. Un questionnaire qui visait à renforcer la prévention chez une frange de la population pas toujours bien informée des risques liés à la sexualité, alors que les personnes âgées s’en donnent aussi à coeur joie. Une sexualité qui va bon train, mais des MST qui progressent aussi.

Cette tendance se vérifie également aux Etats-Unis et plus particulièrement en Floride où une récente étude démontre une augmentation de 71% de cas de MST chez les plus de 60 ans. Une campagne de prévention, Safe sex for seniors, a été lancée afin d’endiguer le phénomène. Ici, pas de Cannois choqués ni de seniors indignés. Et pourtant…