Prisons : rien ne va plus

Prisons : rien ne va plus

Prisons : rien ne va plus

Prisons : rien ne va plus

22 février 2012

Le rapport annuel du contrôleur général des lieux de privation de liberté pointe de sérieuses et nombreuses défaillances dans les prisons françaises. Alarmant.

Alors que le record historique de détenus dans les prisons françaises vient d’être battu le 1er février, avec 65 699 personnes incarcérées, les conditions de détention, elles, ne s’arrangent pas. En plus de la surpopulation ? Travail des détenus, fouilles intégrales, accès aux droits sociaux, fichage en détention, etc., le rapport annuel du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), publié ce mercredi, dresse un bilan très critique des prisons françaises. Critique et inquiétant.

Dans son viseur notamment, les fouilles intégrales (à nu), humiliantes et toujours plus nombreuses, alors qu’elles sont encadrées par la loi et doivent être strictement justifiées. Pourtant, depuis 2009 et la loi pénitentiaire, rien n’a vraiment changé pour Jean-Marie Delarue.

Lors de la conférence de presse, le CGLPL a appelé à une approche différente de la sécurité. « La sécurité des Français se joue au moment de la sortie du détenu et non à son entrée en prison. » Devant ces constatations, il a clairement appelé les candidats à l’élection présidentielle à changer en profondeur la philosophie de l’univers carcéral, afin de favoriser – enfin – la réinsertion des détenus. Jean-Marie Delarue fait référence ici au travail en détention qui, pour lui, n’est pas assez développé et beaucoup trop précaire.

Selon lui, seulement 27,7 % des détenus exerceraient une activité rémunérée. « Les emplois sont faiblement qualifiés au sein d’une organisation peu propice au travail, souligne le contrôleur général des lieux de privation de liberté. Les personnes détenues doivent souvent choisir entre leur travail rémunéré et les promenades, ou encore des rendez-vous médicaux et ce, quel que soit le mode de gestion de l’établissement pénitentiaire et la nature de l’emploi. »

Les candidats à la présidentielle se saisiront-ils enfin de ces problématiques qui restent, au mieux, évoquées, mais rarement débattues ?