« Observer la loi » ouvre l’ère de la délation numérique

« Observer la loi » ouvre l’ère de la délation numérique

« Observer la loi » ouvre l’ère de la délation numérique

« Observer la loi » ouvre l’ère de la délation numérique

18 octobre 2012

"Observer la loi" est une application pour iPhone disponible depuis le 3 octobre dernier. Elle vous permet de dénoncer votre voisin et d'indiquer sa position. Oui, oui !

La délation numérique vous n’en rêviez pas ? Tant pis pour vous elle existe. « Observer la loi », c’est une application disponible pour iPhone qui permet de dénoncer et de géolocaliser les comportements asociaux de ses concitoyens. L’initiative, menée par le site ultra-conservateur et ancré à droite de la droite enquete-debat.fr, nourrit l’ambitieuse idée de mener une grande enquête grâce à ce nouvel outil. « Aucune rédaction, même constituée de plusieurs centaines de journalistes, n’est en mesure de mener à bien une enquête exhaustive sur les incivilités dans notre pays, mais les gens sont désormais en mesure de le faire eux-mêmes, grâce à cette application ».

Page d'accueil de l'application

Merveilleuse ère du numérique qui, sous couvert de transformer n’importe quel badaud en journaliste d’investigation, permet aujourd’hui de dénoncer son voisin. Plusieurs « crimes » et « criminels » sont ciblés. Tout d’abord les fumeurs. Vous voyez un sombre individu fumer dans un lieu clos, dénoncez ! Viennent ensuite les chauffards qui se garent où bon leur semble. Vous apercevez un odieux personnage garé à proximité d’une autoroute ? Dénoncez ! Troisième type de délinquants, les auteurs de tapage nocturne. Là encore, si un chien aboie à 23 heures, dénoncez-le ! Pas de pitié ! Enfin dernière incivilité, le voile intégral. Faites-vous plaisir, laissez-vous aller, c’est pour la bonne cause.

Quatrième cible : les femmes voilées.

Aucune des informations transmises par les utilisateurs-enquêteurs-délateurs ne peut être vérifiée, les développeurs de l’appli s’en lavent les mains. « Nous faisons confiance aux utilisateurs de notre application pour fournir des informations qui sont basées sur leur vécu, nous comptons sur leur sincérité pour limiter au maximum les dérives imaginaires, dont nous ne pouvons être tenus pour responsables. » Pourtant enquête-debat.fr affirme vouloir utiliser ces données pour dresser un état des lieux sérieux de la situation. Belle rigueur journalistique.